Lecture 03 min. Publié le 26 octobre 2025
Le général Fabien Mandon, chef d’état-major des Armées, a tiré la sonnette d’alarme : la France doit se préparer à un conflit d’envergure avec la Russie dans les prochaines années. Devant la commission de la Défense de l’Assemblée nationale, il a dressé un tableau sans détour des menaces à venir.
Le ton est grave et le message clair. Selon le général Fabien Mandon, la France doit se tenir prête à affronter un « choc majeur » dans un horizon de trois à quatre ans. « Le premier objectif que j’ai donné aux armées, c’est de se tenir prêtes à un test dans trois ou quatre ans », a-t-il déclaré, soulignant qu’un tel affrontement pourrait dépasser les formes actuelles de guerre hybride.
Une Europe sous tension face à Moscou
Pour le chef d’état-major, la Russie représente désormais une menace directe pour le continent européen.« Elle peut être tentée de poursuivre la guerre sur notre continent », a averti le général Mandon, estimant que le conflit en Ukraine n’est qu’une étape d’une stratégie d’expansion plus large de Moscou.
L’avertissement s’inscrit dans un climat d’inquiétude grandissante au sein de l’OTAN et de l’Union européenne, alors que la guerre en Ukraine entre dans une phase d’usure et que la Russie multiplie les démonstrations de force, notamment dans la Baltique et en mer Noire.
Vers un retour des guerres conventionnelles
L’époque des conflits limités semble toucher à sa fin, prévient le général Mandon. Les cyberattaques, campagnes de désinformation ou opérations clandestines ne suffisent plus à décrire la réalité des tensions actuelles. « Le risque, désormais, c’est un affrontement direct, plus violent, entre puissances », a-t-il martelé, soulignant la nécessité d’un renforcement massif des capacités militaires françaises.
Le réarmement, un impératif national
Les propos du général confortent la trajectoire engagée par Paris avec la Loi de programmation militaire 2024-2030, qui prévoit un budget record de 413 milliards d’euros. Objectif : moderniser les armées, renforcer les stocks de munitions et accroître la préparation opérationnelle face à des scénarios de guerre de haute intensité.
Mais le haut gradé insiste : la question n’est plus seulement budgétaire, elle est stratégique et temporelle. « Nous devons être prêts avant qu’il ne soit trop tard », a-t-il averti, appelant à une mobilisation totale de l’appareil militaire et industriel.
Une échéance critique : 2028-2029
Selon le général Mandon, la France dispose de moins de quatre ans pour franchir un seuil décisif de préparation.
Cet horizon 2028-2029 pourrait correspondre à un tournant stratégique en Europe, où le rapport de force entre la Russie et l’Occident pourrait se durcir davantage.
Au-delà de la défense française, c’est toute la sécurité européenne qui se joue : la capacité du Vieux Continent à se défendre sans dépendre entièrement du parapluie américain
Paul Lamier Grandes Lignes












