Réunis à Londres ce mardi, une quinzaine de pays, aux côtés de l’Union européenne, de l’Union africaine et des Nations unies, ont sonné l’alarme sur l’urgence de la situation au Soudan. En appelant à un cessez-le-feu immédiat et permanent, les participants ont aussi mis la main à la poche, promettant plus de 800 millions d’euros supplémentaires d’aide humanitaire pour un pays au bord de l’effondrement
Une aide d’urgence massive
« Beaucoup ont abandonné le Soudan, c’est une erreur morale », a lancé le ministre britannique David Lammy, évoquant des civils décapités, des bébés victimes de violences sexuelles, et une famine imminente. En un an, la guerre entre l’armée du général Burhane et les paramilitaires des FSR du général Daglo a provoqué des dizaines de milliers de morts et plus de 13 millions de déplacés. Le pays, fracturé, est aujourd’hui une mosaïque de zones de conflit où les exactions se multiplient.
Un appel à ne pas détourner le regard
L’Union européenne, premier contributeur, débloquera 522 millions d’euros supplémentaires cette année. Le Royaume-Uni injecte 120 millions de livres, l’Allemagne 125 millions, et la France 50 millions. Ces sommes s’ajoutent aux 2 milliards d’euros déjà promis en 2023 à Paris.
Objectif : soutenir l’aide alimentaire, protéger les civils, notamment les femmes et les enfants, et renforcer les capacités humanitaires dans les pays voisins.
Pas de place pour l’ingérence étrangère
Les discussions ont également souligné la menace de fragmentation du pays et l’ingérence croissante d’acteurs extérieurs. L’Union africaine, la France et l’Allemagne ont réaffirmé leur opposition à toute partition ou formation de gouvernements parallèles. Une mise en garde à peine voilée envers les Émirats arabes unis, accusés par Khartoum de soutenir militairement les FSR — ce qu’Abou Dhabi dément.
Un appel à ne pas détourner le regard
Fait notable : le gouvernement soudanais n’a pas été invité à la conférence. Il dénonce une mise sur un pied d’égalité avec ce qu’il qualifie de « milice terroriste », les FSR. Une critique qui illustre la perte de légitimité et d’emprise d’un État éclipsé par une guerre qu’il ne contrôle plus.
La pression s’intensifie
Dans un contexte où les armes continuent d’affluer, comme l’a rappelé le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, la conférence de Londres marque une tournure plus offensive de la diplomatie internationale, entre injonctions à la paix et menaces d’isolement. Reste à voir si cette mobilisation tardive suffira à enrayer l’engrenage d’une guerre qui dévore le Soudan jour après jour.