Alors que les efforts diplomatiques pour un cessez-le-feu en Ukraine s’intensifient, le Kremlin a annoncé mardi une prochaine visite de Steve Witkoff, émissaire du président américain Donald Trump, à Moscou. Cette nouvelle intervient à la veille d’une réunion internationale à Londres regroupant Américains, Ukrainiens et Européens.
Une nouvelle tentative de médiation
Steve Witkoff, proche du président Trump, pourrait se rendre cette semaine à Moscou pour poursuivre les discussions sur un potentiel accord de paix. Il s’agirait de sa quatrième visite en Russie depuis la reprise du dialogue russo-américain, impulsée en février par la nouvelle administration Trump. Ce dernier souhaite un accord rapide, évoquant même un possible règlement « dans la semaine », sans toutefois préciser les conditions d’un tel accord.
Mais la position russe reste intransigeante. Vladimir Poutine demande à l’Ukraine de renoncer à son adhésion à l’OTAN, de reconnaître l’annexion de la Crimée, et d’abandonner ses revendications sur cinq régions ukrainiennes désormais contrôlées par Moscou. Des exigences jugées inacceptables par Kyiv et ses alliés occidentaux.
Le Kremlin freine les négociations
Le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov, a confirmé l’arrivée de M. Witkoff, tout en soulignant que Moscou n’avait « aucune intention de précipiter les choses ». Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a insisté mardi sur la complexité du dossier, estimant qu’il serait dangereux de vouloir « faire rentrer un règlement viable dans un court laps de temps ».
Cette prudence reflète aussi la position de force relative que Moscou pense avoir acquis sur le terrain : près de 20 % du territoire ukrainien est désormais sous contrôle russe, notamment dans l’Est, et les forces ukrainiennes ont reculé de plusieurs zones.
Une réunion à Londres sous tension
Mercredi, une nouvelle rencontre quadripartite doit avoir lieu à Londres entre représentants des États-Unis, de l’Ukraine, du Royaume-Uni et de la France. Elle fait suite à une première réunion, jugée infructueuse, organisée à Paris la semaine dernière. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky espère toujours promouvoir un « cessez-le-feu sans condition », proposition déjà ignorée par Vladimir Poutine en mars dernier.
Zelensky attend également une réponse claire à sa demande d’une trêve humanitaire protégeant les infrastructures civiles, mais le Kremlin se montre sceptique, affirmant vouloir différencier les cibles à usage militaire potentiel.
Un contexte militaire toujours actif
Malgré les appels au calme, la situation sur le terrain reste violente. Moscou et Kyiv se sont mutuellement accusés de violations du cessez-le-feu de Pâques. Depuis, les frappes russes ont repris : une attaque aérienne a tué trois personnes à Mirnograd (Donetsk), et une autre a blessé 26 civils à Zaporijjia.
D’autres bombardements ont également été signalés à Kherson, Kharkiv et Koupiansk, signe que la guerre continue malgré les déclarations diplomatiques.