À Rome, dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, les préparatifs battent leur plein. Derrière de hauts murs en contreplaqué, des artisans s’affairent discrètement pour ciseler la tombe du pape François, décédé lundi 21 avril. Simple et sans ornement, fidèle à son souhait exprimé dans son autobiographie Espère et dans son testament, le tombeau sera en marbre de Ligurie, terre d’origine de sa famille, avec pour seule inscription son nom de règne : Franciscus.

Contrairement à la tradition, François a choisi de reposer loin du tombeau de saint Pierre, préférant Sainte-Marie-Majeure, une basilique qu’il affectionnait particulièrement. Il sera le premier pape depuis Clément IX en 1669 à être inhumé en ce lieu. Ce choix illustre sa volonté de rester proche du peuple, loin des fastes et des dorures de Saint-Pierre.
Sainte-Marie-Majeure, avec ses mosaïques du Ve siècle et son pavé cosmatesque, est souvent décrite comme “l’église du peuple”. Située à proximité de la gare de Termini, elle est accessible aux Romains de toutes conditions. L’amour profond de François pour la Vierge Marie, dont cette basilique est le sanctuaire majeur à Rome, a sans doute guidé son choix. Chaque voyage officiel, chaque sortie importante du pontificat de François s’accompagnait d’une visite discrète à l’icône de la Salus Populi Romani.

Dans les allées de la basilique, fidèles et pèlerins affluent pour saluer la mémoire d’un pape qui, jusqu’à la fin, a incarné une Église simple, tournée vers les plus humbles. Pour beaucoup, son ultime demeure au cœur de Sainte-Marie-Majeure est une nouvelle preuve de sa fidélité à ce “peuple de l’Église” auquel il s’identifiait tant.
Paul Lamier Grandes Lignes