À quelques jours du conclave qui désignera le successeur de François, Donald Trump s’invite dans la séquence catholique mondiale. Le président américain a publié sur son réseau Truth Social une image de lui vêtu de la tenue papale, manifestement générée par intelligence artificielle.
Le cliché, en couleur, le montre assis dans un fauteuil, le visage fermé, vêtu de la soutane blanche, coiffé de la mitre, une imposante croix dorée autour du cou. Sa main gauche repose sur sa cuisse, tandis que son index droit pointe vers le ciel. Aucune légende n’accompagne cette publication, que plusieurs médias américains estiment générée par IA.
Ce geste intervient quelques jours après une déclaration de Trump à la presse : « J’aimerais être pape. Ce serait mon choix numéro un. » Une provocation ? Une manœuvre politique ? Le message semble avant tout adressé à une partie de son électorat, à la veille d’un événement majeur pour l’Église catholique.
Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, Donald Trump multiplie les signaux à destination de différents blocs idéologiques. Et la sphère religieuse, bien que minoritaire aux États-Unis, n’échappe pas à cette stratégie d’influence. En novembre dernier, les sondages de sortie des urnes indiquaient que près de 60 % des électeurs catholiques américains avaient voté pour lui, une tendance marquée chez les conservateurs, notamment d’origine latino-américaine.
Une tension latente avec le Vatican
La veille de sa mort, le pape François avait brièvement reçu, lors du dimanche de Pâques, le vice-président américain JD Vance, catholique converti et proche idéologique de Trump. Cette rencontre faisait suite à de vives critiques du pape contre la politique migratoire de l’administration américaine, qu’il jugeait porteuse d’une « crise majeure ».
Alors que 133 cardinaux de moins de 80 ans se réuniront à partir du 7 mai pour élire un nouveau pape, la mise en scène de Donald Trump, mêlant humour, pouvoir et symboles religieux, réaffirme sa volonté d’occuper tous les récits même ceux qui, en principe, ne relèvent pas de sa fonction.
Mais cette incursion dans l’imaginaire pontifical pose question. Entre provocation médiatique et calcul politique, le président américain confirme une fois encore que, pour lui, rien n’est hors-sujet. Pas même la papauté.