Malgré un contact direct avec Vladimir Poutine, Donald Trump n’a pas obtenu d’avancée majeure sur le front ukrainien. L’annonce d’une riposte russe, à la suite de l’attaque de drones ukrainienne sur des bases aériennes, relance les tensions.
La Russie assure qu’elle va réagir. Après l’attaque coordonnée de l’Ukraine sur plusieurs bases aériennes russes, qui aurait détruit jusqu’à 41 avions, Vladimir Poutine a promis une réponse. Il l’a déclaré sans ambiguïté à Donald Trump lors d’un long échange téléphonique mercredi matin, selon les mots mêmes du président américain.
Sur Truth Social, Donald Trump a résumé l’entretien d’une heure et quart de manière inhabituellement sobre : « Le Président Poutine a dit, et avec beaucoup de force, qu’il va devoir répondre à l’attaque récente sur les bases aériennes. »
L’attaque ukrainienne, un tournant symbolique
Menée avec 117 drones dissimulés dans des camions, l’opération « Toile d’araignée » a permis à l’Ukraine de frapper profondément à l’intérieur du territoire russe, jusqu’à 4 300 km au-delà du front. Les pertes pour la Russie, si elles sont confirmées, seraient considérables : un tiers de sa flotte de bombardiers nucléaires stratégiques détruits ou endommagés.
Ce succès ukrainien, spectaculaire sur le plan opérationnel, remet en cause le discours martelé par Donald Trump depuis son retour à la Maison-Blanche, selon lequel Kiev serait en position de faiblesse. Il a cherché à exploiter cette perception pour forcer des concessions de la part du gouvernement ukrainien, mais l’attaque des drones change la donne.
Un dialogue sans issue
L’entretien avec Vladimir Poutine n’a pas permis de faire avancer le processus de paix. Le Kremlin continue de poser des conditions inacceptables pour Kiev : désarmement, reconnaissance de l’annexion de territoires, refus de toute rencontre directe avec Volodymyr Zelensky. « Ça a été une bonne conversation, mais pas une conversation qui mènera à une paix immédiate », a reconnu Donald Trump, évitant cette fois les formules flatteuses pour son homologue russe.
Le Congrès américain en embuscade
En parallèle, des élus du Congrès entendent durcir la pression sur Moscou. Une proposition bipartisane portée par les sénateurs Lindsey Graham et Richard Blumenthal prévoit des droits de douane de 500 % sur les importations d’énergie en provenance de Russie. L’objectif : forcer les alliés économiques de Moscou, notamment la Chine, à pousser Vladimir Poutine vers un cessez-le-feu.
Ce texte pourrait donner à Trump des leviers supplémentaires, dans un contexte diplomatique où il apparaît isolé sur le front ukrainien. La question figurera aussi à l’agenda de sa rencontre avec le chancelier allemand Olaf Scholz ce jeudi à Washington.
L’Iran, dossier parallèle et espoir de coopération
Faute de percée sur l’Ukraine, Donald Trump mise sur un autre dossier pour maintenir le dialogue avec la Russie. Il a affirmé avoir abordé avec Vladimir Poutine la question du nucléaire iranien. « J’ai dit au Président Poutine que l’Iran ne peut pas avoir l’arme nucléaire, et sur ce point, je pense que nous sommes d’accord », a-t-il écrit.
Selon le président américain, Vladimir Poutine s’est montré prêt à s’impliquer dans les discussions en cours entre les États-Unis et l’Iran. Alors que l’État hébreu menace d’intervenir militairement, toute avancée diplomatique dans ce dossier serait perçue comme un succès. Une manière pour Trump de maintenir ouvert un canal stratégique avec Moscou, malgré les divergences profondes sur le théâtre ukrainien.