Le Congo-Brazzaville et la Russie viennent de sceller un accord stratégique : la construction d’un oléoduc reliant Pointe-Noire à Maloukou, via Loutété. L’objectif affiché est de mieux acheminer les hydrocarbures depuis la côte atlantique vers le centre du pays. Mais derrière cette coopération énergétique se cache un déséquilibre structurel.
Le projet sera exécuté par une coentreprise détenue à 90 % par le groupe russe Zakneftegazstroy-Prometey, contre 10 % pour la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC). Une répartition qui en dit long sur le rapport de force : le Congo fournit le sol, la matière première et une partie de la main-d’œuvre, mais contrôle à peine l’infrastructure.
Le contrat signé est de type BOOT (Build, Own, Operate, Transfer). En clair, les Russes financeront, construiront, exploiteront l’oléoduc pendant 25 ans, avant de le remettre à l’État congolais. Une logique de concession classique, mais qui interroge sur les conditions de transfert, la transparence du montage financier, et surtout la valeur ajoutée réelle pour l’économie congolaise.