Lors d’une conférence de presse improvisée, le président a multiplié les annonces controversées, de l’usage de l’armée au changement de nom du Pentagone
À Washington, Donald Trump a surpris une nouvelle fois par la tonalité de ses propos. Lundi, au cours d’une longue conférence de presse donnée depuis le Bureau ovale, il a affirmé que « beaucoup d’Américains aimeraient avoir un dictateur ». Avant de nuancer : « Je n’aime pas les dictateurs. Je ne suis pas un dictateur. Je suis un homme doué de bon sens et intelligent. »
L’armée pour « maintenir l’ordre »
Le président a défendu son choix d’envoyer la Garde nationale dans les rues de la capitale pour des opérations de sécurité intérieure. « Vous envoyez l’armée et, au lieu de vous féliciter, on vous accuse de prendre d’assaut la république », a-t-il lancé. Il a laissé entendre que d’autres villes, à commencer par Chicago, pourraient connaître le même déploiement.
Un décret contre le brûlage du drapeau
Trump a également signé un décret criminalisant le fait de brûler un drapeau américain : toute personne reconnue coupable risquera un an de prison ferme, sans libération anticipée. Pour les détenteurs de visa, une telle infraction entraînerait l’expulsion et le retrait du titre de séjour. Or, un arrêt de la Cour suprême en 1989 avait reconnu cet acte comme protégé par la liberté d’expression.
Vers un « ministère de la Guerre » ?
Dans un autre registre, Trump a affirmé vouloir rebaptiser le Département de la Défense en « ministère de la Guerre », renouant avec son appellation historique (1789-1949). « Défense, c’est trop défensif, et nous voulons aussi être offensifs », a-t-il argumenté, en suggérant qu’il pourrait agir sans l’aval du Congrès.
Attaques contre des gouverneurs démocrates
Le président a profité de son intervention pour attaquer plusieurs responsables démocrates. Il a qualifié JB Pritzker, gouverneur de l’Illinois, de « sagouin », provoquant une vive réaction de l’intéressé qui l’a accusé d’être « un aspirant dictateur ». Trump a également ciblé Gavin Newsom (Californie) et Wes Moore (Maryland), accusant le Parti démocrate d’être dirigé par des responsables « qui font du mauvais boulot ».
Enfin, Trump a promis que Washington serait « impeccable » pour accueillir la Coupe du monde de football 2026, insistant sur l’importance de restaurer l’ordre dans la capitale. Ses propos et ses décisions renforcent l’image d’un président déterminé à afficher autorité et fermeté, au risque d’alimenter les critiques de ses opposants qui l’accusent de dérive autoritaire.
Paul Lamier Grandes Lignes












