Les États-Unis et la Chine ont créé la surprise ce week-end à Genève en concluant un accord de désescalade de leurs tensions commerciales. Prévu pour une durée de 90 jours, cet accord réduit les droits de douane réciproques à 10 % pour les produits américains exportés vers la Chine et à 30 % pour les produits chinois destinés aux États-Unis. Une initiative qui a immédiatement soulagé les marchés mondiaux, inquiets des répercussions d’une guerre commerciale prolongée entre les deux premières puissances économiques mondiales.
Une négociation au-delà des attentes
Contrairement aux prévisions de nombreux observateurs, les pourparlers ont été rapides et étonnamment cordiaux. Les négociateurs américains et chinois, emmenés par le représentant américain au Commerce, Jamieson Greer, et le vice-Premier ministre chinois He Lifeng, ont échangé dans une atmosphère détendue, favorisée par un cadre inattendu. « Une grande partie des négociations clés se sont déroulées… à l’extérieur, sous un grand arbre magnifique, sur un canapé de terrasse », a précisé Greer.
Un changement de ton de la Chine
Selon l’économiste Lizzi Lee, ce succès diplomatique repose en partie sur une approche plus flexible et humaine des responsables chinois, marquée par une communication moins rigide. Cette ouverture a contrasté avec les postures bellicistes qui avaient marqué les précédents rounds de discussions. Les Chinois ont ainsi su rassurer leurs homologues américains, tandis que la Maison-Blanche semble avoir temporairement mis en retrait des conseillers favorables à une ligne dure, comme Peter Navarro.
Une trêve qui soulève des questions
Mais derrière cette détente apparente, des interrogations demeurent. Qui a cédé en premier ? Pour certains analystes, Donald Trump a reculé sous la pression de la baisse de sa popularité et des dommages causés à l’économie américaine. En Chine, les fermetures d’usines et l’inquiétude des exportateurs ont sans doute poussé Pékin à opter pour la désescalade.
Le président chinois Xi Jinping a d’ailleurs présenté cette trêve comme une victoire, affirmant que « l’intimidation et la tyrannie ne mèneront qu’à l’auto-isolement ». Néanmoins, il s’agit avant tout d’un cessez-le-feu temporaire plutôt que d’un véritable accord commercial. Les deux parties disposent de 90 jours pour transformer cette accalmie en une relation plus stable.
Et après ?
Les prochaines étapes restent floues. Les États-Unis chercheront-ils à obtenir des concessions supplémentaires de Pékin, notamment sur la propriété intellectuelle et l’ouverture du marché chinois ? La Chine continuera-t-elle de jouer la carte de l’apaisement ou reviendra-t-elle à une posture plus ferme si les discussions échouent ?
Les marchés mondiaux, eux, espèrent une issue positive et durable, mais restent sur leurs gardes face à un conflit commercial qui pourrait se rallumer à tout moment.