Jamais un ancien président français n’avait été menacé d’une peine aussi lourde. Ce jeudi 27 mars, le Parquet national financier (PNF) a requis sept ans de prison et 300 000 euros d’amende contre Nicolas Sarkozy, dans le cadre du procès sur le financement libyen présumé de sa campagne présidentielle de 2007.
Un réquisitoire sans précédent
Après trois jours d’arguments à charge, les procureurs ont demandé au tribunal de le reconnaître coupable de corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne électorale et association de malfaiteurs.
Ces réquisitions interviennent alors que l’ancien chef de l’État a déjà été condamné dans l’affaire Bismuth à trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme aménagé sous bracelet électronique, ainsi qu’à trois ans d’inéligibilité, le 18 décembre 2024.
Des peines également requises contre ses proches
D’autres figures clés de l’ancien gouvernement sont également visées :
- Claude Guéant, ex-bras droit de Sarkozy, pour lequel six ans de prison et 100 000 euros d’amende ont été requis.
- Brice Hortefeux, ancien ministre de l’Intérieur, pour qui le parquet demande trois ans de prison et 150 000 euros d’amende.
Tous sont jugés dans le cadre de cette même affaire de financement illicite par le régime de Mouammar Kadhafi.
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Un pacte jugé scandaleux
Durant leur réquisitoire, les représentants du parquet ont qualifié le système mis en place de « pacte de corruption inconcevable, inouï et indécent », soulignant que Nicolas Sarkozy n’était pas un acteur passif, mais bien le véritable décisionnaire et commanditaire des manœuvres en question.
Le procès, aux multiples ramifications politiques et judiciaires, pourrait marquer une étape historique dans la justice française, tant par la gravité des accusations que par le profil de l’accusé.
Le tribunal devrait rendre son jugement dans les prochaines semaines