Face à la menace d’un revers parlementaire, il tente de sauver son budget… et son poste
À deux semaines d’un vote de confiance décisif, François Bayrou joue sa survie politique. Le Premier ministre, fragilisé par un rapport de force défavorable à l’Assemblée nationale, a choisi d’alerter directement les Français, mercredi 27 août, sur le plateau du JT de TF1. Devant Gilles Bouleau, il a dramatisé l’enjeu : « C’est la vie de la nation qui est en jeu. »
La comparaison avec Liz Truss
En évoquant le spectre d’une « catastrophe budgétaire » semblable à celle du Royaume-Uni sous Liz Truss en 2022, Bayrou s’est voulu solennel, presque désespéré. Le parallèle a frappé les esprits : la cheffe du gouvernement britannique avait chuté en 44 jours, victime d’un budget d’austérité jugé irréaliste. Le leader du MoDem, lui, tente de convaincre qu’il ne faut pas le laisser tomber à l’approche du 8 septembre.
Un soutien présidentiel, mais des députés sceptiques
Emmanuel Macron, par la voix de sa porte-parole Sophie Primas, a affiché un « soutien total » à son Premier ministre, tout en appelant à « éviter le catastrophisme ». Mais les comptes ne sont pas bons : la majorité relative ne suffit pas, et les oppositions de gauche comme de droite se tiennent prêtes à faire tomber le gouvernement. Bayrou le sait : il a reconnu lui-même que ses « chances de succès » étaient limitées.
Une ouverture contrainte
Pour garder un fil d’espoir, François Bayrou s’est dit « prêt à négocier l’intégralité » de son plan budgétaire, à l’exception de la réduction du déficit public. Concrètement, cela signifie davantage de hausses d’impôts et moins de coupes brutales, afin de rallier une partie de la gauche. Mais pour Politico Europe, cette manœuvre ressemble à une fuite en avant : « jusqu’à présent, il n’a pas réussi à faire avaler ses couleuvres à l’opposition. »
Le spectre de nouvelles élections
En coulisses, la crainte d’une dissolution ou d’un blocage institutionnel alimente l’incertitude. Bloomberg souligne que Bayrou a averti les électeurs d’un possible « clash » entre extrême droite et extrême gauche si de nouvelles élections législatives devaient être organisées. Pour ses adversaires, ces mises en garde relèvent davantage du chantage politique que d’un véritable projet.
François Bayrou joue sa dernière carte : dramatiser l’enjeu pour convaincre les députés de lui laisser une chance. Mais à mesure que s’approche le 8 septembre, sa survie semble suspendue à un fil… et sa chute de plus en plus probable.
Paul Lamier Grandes Lignes












