La technologie américaine retrouve des couleurs en Bourse. En une semaine, les géants de la tech comme Microsoft et Meta ont vu leurs cours bondir de plus de 10 %, portés par des résultats financiers supérieurs aux attentes, largement soutenus par l’intelligence artificielle (IA).

L’IA, un moteur de croissance retrouvé

Les résultats publiés par Microsoft et Meta ont rassuré les investisseurs. Ces entreprises ont non seulement affiché de solides performances financières, mais ont également confirmé leur volonté d’accroître leurs investissements dans l’IA. Microsoft a annoncé des dépenses d’investissement de 85 milliards de dollars pour ses centres de données IA, tandis que Meta prévoit de consacrer 72 milliards de dollars à cette technologie.

Ces chiffres impressionnants traduisent une conviction : malgré les incertitudes économiques, l’IA reste un levier de croissance incontournable pour les géants de la tech.

Un secteur divisé entre gagnants et perdants

Mais cette embellie ne concerne pas tout le secteur. Alors que Microsoft et Meta prospèrent, d’autres grands noms de la tech peinent. Apple, par exemple, a vu son cours chuter de 4 %, pénalisé par les inquiétudes sur les droits de douane. Tesla, affecté par la mauvaise image de son PDG Elon Musk, a perdu 45 % depuis le début de l’année.

Ce contraste révèle une tendance : les entreprises qui misent sur l’IA et les services numériques, comme Microsoft ou Meta, semblent mieux armées pour résister aux turbulences commerciales. À l’inverse, celles dont l’activité repose sur les produits physiques et les chaînes de production mondiales, comme Apple et Tesla, restent vulnérables.

L’ombre de la concurrence chinoise

Les investisseurs restent toutefois prudents. Le lancement de DeepSeek, un modèle d’IA développé en Chine, a suscité des inquiétudes sur la capacité des géants américains à conserver leur avance. Moins coûteux à entraîner que ses homologues américains, DeepSeek pourrait attirer une partie des investissements mondiaux dans l’IA.

Mais pour l’instant, les entreprises américaines continuent de dominer. « Les dépenses en IA ne dépendent pas du cycle économique », rappelle Kristofer Barrett, responsable actions internationales chez Carmignac. « Les groupes technologiques doivent investir pour renforcer leurs capacités et rester compétitifs. »

Une reprise qui pourrait creuser les écarts

Ce retour en grâce de l’IA pourrait marquer une fracture au sein des géants de la tech américaine, selon Aneeka Gupta, directrice de la recherche macroéconomique chez WisdomTree.

• D’un côté, les gagnants : Microsoft, Meta, et Google, qui s’appuient sur des services numériques, peu sensibles aux barrières douanières.
  
• De l’autre, les perdants : Tesla, Apple et Amazon, dont la dépendance aux chaînes de production mondiales les rend vulnérables aux tensions commerciales.
  

Le dernier symbole de cette évolution est la montée en puissance de Microsoft, qui a récupéré la première place des capitalisations boursières mondiales avec 3 250 milliards de dollars, dépassant Apple (3 060 milliards).

Si l’IA continue de séduire les investisseurs, la prudence reste de mise. Les résultats de Nvidia, prévus le 28 mai, pourraient confirmer cette tendance ou révéler de nouvelles incertitudes.

Donis Kanga Grandes Lignes