Lecture 04 min. Publié le 14 octobre 2025 à 19h23
Quelques jours après l’attribution du prix Nobel de la paix à l’opposante María Corina Machado, Caracas a annoncé la fermeture de son ambassade à Oslo, marquant un nouveau tournant dans les relations tendues entre la Norvège et le Venezuela.
Le ministère norvégien des Affaires étrangères a confirmé lundi la décision, précisant que l’ambassade vénézuélienne n’avait fourni « aucune explication » à cette fermeture soudaine.
« C’est regrettable. Malgré nos divergences, la Norvège souhaite maintenir le dialogue », a déclaré un porte-parole, rappelant que le comité Nobel agit de manière totalement indépendante du gouvernement norvégien.
Une décision hautement politique
Pour Caracas, ce geste s’inscrit dans un contexte de défiance croissante envers les pays occidentaux, quelques jours seulement après la consécration de María Corina Machado à Oslo.
Âgée de 58 ans, la figure de proue de l’opposition a été récompensée pour son combat en faveur d’une transition démocratique au Venezuela une reconnaissance que le régime de Nicolás Maduro a vécue comme une provocation.
L’opposante, interdite de se présenter à la présidentielle de 2024 et réfugiée dans la clandestinité, avait dédié son prix au « peuple souffrant du Venezuela » et remercié le président américain Donald Trump pour « son soutien décisif ».
Caracas tourne le dos à l’Occident
Dans le même communiqué, le gouvernement vénézuélien a annoncé la fermeture de son ambassade en Australie, deux pays considérés comme des alliés de Washington, tout en dévoilant l’ouverture prochaine de nouvelles missions diplomatiques au Burkina Faso et au Zimbabwe décrits comme « deux nations sœurs dans la lutte anticoloniale ».
Cette réorientation diplomatique illustre la volonté de Caracas de consolider un réseau de partenaires politiques en Afrique et en Asie, dans le sillage de sa rupture progressive avec l’Occident.
Tensions avec Washington
La décision intervient dans un climat d’escalade verbale entre le Venezuela et les États-Unis. Caracas a accusé Washington d’avoir mené des frappes « illégales » contre quatre embarcations vénézuéliennes, qualifiées par les Américains de « navires de narcotrafiquants ».
L’administration Trump a, de son côté, promis d’user de sa « pleine puissance » contre les cartels et leurs soutiens politiques, tandis que le gouvernement Maduro a dénoncé « une menace directe contre la paix et la stabilité régionales ».
Paul Lamier Grandes Lignes












