La réforme en cours de la direction générale du Trésor (DGT) au Congo-Brazzaville vire à la crise. Alors que les autorités promettent plus de transparence et d’efficacité, le syndicat des travailleurs du Trésor public s’apprête à monter au créneau. Une conférence de presse est prévue le 14 mai, où les représentants syndicaux comptent dénoncer des « dysfonctionnements graves », des nominations contestées et un dialogue social au point mort.
Les soupçons de malversations financières qui pèsent sur l’institution, avec la révocation des anciens directeurs généraux adjoints Armel Silvère Dongou et Stéphanie Gertrude Mouaya, alimentent la colère des agents. Pour eux, les réformes en cours ne sont qu’un écran de fumée, masquant des pratiques opaques et une gestion autoritaire.
Selon des sources syndicales, plusieurs points seront abordés :
- Les difficultés dans le recouvrement des recettes de l’État, en dépit des instructions du chef de l’État.
- Les accusations de mauvaise gestion des comptes publics, impliquant de hauts fonctionnaires.
- La dénonciation de nominations au sein de la DGT, décidées par le ministère des Finances sans consultation de la direction générale.
- La remise sur la table des revendications sociales, dont l’ouverture d’un véritable dialogue social et l’affectation des cadres formés depuis plus de cinq ans, mais laissés sans poste.
Des réformes qui divisent
La restructuration en cours de la DGT, censée renforcer la transparence et l’efficacité de la gestion des fonds publics, est loin de faire l’unanimité. Les autorités ont récemment introduit un nouvel organigramme qui, selon les syndicats, a conduit à des nominations et des affectations en violation des règles établies.
Dans ce contexte, la DGT se voit confier plusieurs missions clés, notamment :
- La gestion de la trésorerie de l’État à travers le compte unique du Trésor, logé à la Banque centrale.
- La gestion des titres publics, en concert avec d’autres administrations.
- La centralisation des recettes et des dépenses publiques, garantissant une traçabilité des fonds.
- Le contrôle interne et l’audit, pour prévenir les risques de malversations.
Des soupçons de malversations au cœur des tensions
Les soupçons de malversations financières continuent de peser sur l’image de la DGT. Les révocations des anciens directeurs généraux adjoints Armel Silvère Dongou et Stéphanie Gertrude Mouaya ont jeté une ombre sur l’institution. Ces derniers sont accusés d’avoir orchestré des pratiques de gestion douteuses, entraînant des pertes pour l’État.
Face à cette situation, les syndicats demandent des explications et une véritable enquête sur les responsabilités des uns et des autres.
Au-delà des questions de gestion, le syndicat des travailleurs du Trésor public souhaite également relancer le dialogue social. Parmi leurs revendications :
- L’affectation des cadres et agents de retour de formation, laissés sans poste depuis plus de cinq ans.
- La garantie de la transparence dans les nominations, avec une consultation systématique de la direction générale.
- La clarification des rôles des directeurs centraux, dont certains seraient maintenus en fonction en dépit du nouvel organigramme.
Pour les représentants syndicaux, ces demandes visent à garantir une gestion saine et transparente de la DGT, tout en respectant les droits des travailleurs.