Dans le cadre de sa stratégie de transformation numérique, le gouvernement malien entend généraliser l’accès aux services de télécommunications sur tout le territoire. Pour y parvenir, les autorités préconisent une approche collaborative entre les opérateurs télécoms, notamment à travers le partage des infrastructures, une solution jugée stratégique pour étendre rapidement la couverture réseau, en particulier dans les zones rurales.
L’Autorité malienne de régulation des télécommunications, des technologies de l’information et de la communication et des postes (AMRTP) a lancé un appel à manifestations d’intérêt pour recruter un cabinet spécialisé chargé de mener une étude sur la mise en œuvre de ce modèle. L’appel reste ouvert jusqu’au 9 juin.
Le partage des infrastructures, qu’il s’agisse de sites, de pylônes, d’équipements de transmission ou de réseaux d’accès, permettrait de mutualiser les ressources entre les opérateurs, réduisant ainsi les coûts de déploiement tout en accélérant l’expansion des réseaux. Cette approche pourrait jouer un rôle crucial dans l’amélioration de la couverture réseau, surtout dans les zones à faible rentabilité.
D’après l’Union internationale des télécommunications (UIT), 81 % de la population malienne bénéficiait de la couverture télécoms 3G et 4G en 2023, mais le taux de pénétration d’Internet restait faible à 35,1 %, contre 73,2 % pour la téléphonie mobile. En adoptant le partage d’infrastructures, les autorités espèrent combler cette fracture numérique tout en dynamisant la concurrence entre les opérateurs.
Toutefois, ce processus pourrait être freiné par des obstacles techniques et économiques. Les réticences de certains opérateurs à partager leurs équipements, les préoccupations liées aux risques de collusion ou encore les résistances de certains régulateurs pourraient ralentir la mise en œuvre. Une étude approfondie permettra de mieux cerner ces défis et de proposer des solutions adaptées.