L’Afrique subsaharienne confirme sa montée en puissance dans l’écosystème crypto. Selon le classement mondial 2025 de la société Chainalysis, publié le 2 septembre, le Nigeria et l’Éthiopie figurent parmi les vingt premiers pays où l’usage des cryptomonnaies est le plus répandu.
Le Nigeria, champion africain de l’adoption
Avec une 6ᵉ place mondiale, derrière l’Inde, les États-Unis, le Pakistan, le Vietnam et le Brésil, le Nigeria reste le pays africain où l’usage des cryptomonnaies est le plus fort. Dans un contexte marqué par une inflation persistante et une instabilité monétaire, les monnaies virtuelles servent de plus en plus de réserve de valeur et de moyen de paiement alternatif.
L’Éthiopie, de son côté, se hisse au 12ᵉ rang mondial, confirmant une percée inattendue dans un pays longtemps resté en marge des innovations financières internationales.
Une dynamique mondiale tirée par le Sud
L’indice Global Adoption 2025 se base sur quatre critères :
- les échanges de pair à pair,
- les transactions institutionnelles,
- l’activité sur plateformes centralisées,
- et les transactions réalisées sur les plateformes décentralisées.
Les résultats montrent que l’utilité réelle des cryptos dans la vie quotidienne accélère leur diffusion dans les pays du Sud. En Afrique subsaharienne, l’adoption a progressé de 52 % en un an, notamment pour les transferts de fonds et les paiements du quotidien. En Amérique latine, la hausse atteint 63 %, tandis que la région Asie-Pacifique (APAC) domine avec plus de 2 360 milliards de dollars de transactions sur un an (+68 %).
Les pôles institutionnels : Amérique du Nord et Europe
Si l’usage des cryptos explose dans les pays émergents, les volumes absolus restent dominés par l’Amérique du Nord et l’Europe. Entre juillet 2024 et juin 2025, ces deux régions ont respectivement enregistré 2 200 milliards et 2 600 milliards de dollars de transactions.
Aux États-Unis, le lancement d’ETF Bitcoin, la mise en place d’une réserve nationale de BTC et l’adoption de la loi dite « GENIUS » imposant un adossement 1:1 des stablecoins au dollar ont renforcé la légitimité du secteur. En Europe, malgré une hausse plus modeste (+42 %), l’activité institutionnelle reste solide, portée par des fonds spécialisés.
Une nouvelle géographie financière
Au-delà des chiffres, le rapport souligne un basculement : l’adoption des cryptomonnaies n’est plus marginale ni réservée aux marchés occidentaux. Elle devient un outil stratégique dans les pays émergents confrontés à l’inflation, aux restrictions bancaires et au coût des transferts transfrontaliers.
Avec le Nigeria et l’Éthiopie désormais dans le Top 20 mondial, l’Afrique confirme qu’elle est l’un des laboratoires les plus dynamiques de la révolution crypto.
Adonis Kanga Grandes Lignes