5 Nov 2025, mer

Deux ans de prison requis contre Moussa Mara

Deux ans de prison requis contre Moussa Mara que reproche-t-on à l’ancien Premier ministre

L’ancien Premier ministre malien Moussa Mara, qui avait occupé la Primature entre 2014 et 2015 sous la présidence d’Ibrahim Boubacar Keïta, se retrouve aujourd’hui au cœur d’un procès lourd de symboles politiques. Le parquet de Bamako a requis deux ans d’emprisonnement contre lui pour « atteinte à la crédibilité de l’État » et « opposition à l’autorité légitime », après une série de messages publiés sur les réseaux sociaux en soutien à des prisonniers politiques. Le délibéré est attendu le 27 octobre prochain.

Une figure politique rattrapée par ses prises de position

Tout est parti d’un message posté le 4 juillet dernier sur X (ex-Twitter). Moussa Mara y affirmait rendre régulièrement visite à des « détenus d’opinion » et leur promettait justice. « Solidarité indéfectible avec les détenus d’opinion (…) Aussi longtemps que dure la nuit, le soleil finira évidemment par apparaître », écrivait-il, en citant notamment Ras Bath, Ben le Cerveau, Issa Kaou Djim ou encore Clément Dembélé, tous critiques assumés du pouvoir dirigée par Assimi Goïta.

Ces propos, qui relèvent pour ses soutiens d’un engagement en faveur de la liberté d’expression, sont interprétés par les autorités comme un acte de défiance contre l’État. Inculpé le 1er août, Moussa Mara avait été immédiatement écroué et sa demande de liberté provisoire rejetée.

Un procès hautement politique

Ce lundi, vêtu d’un boubou blanc et escorté par des policiers, l’ancien Premier ministre est arrivé au Pôle national de lutte contre la cybercriminalité pour l’ouverture du procès. Le parquet a requis 24 mois de prison ferme, estimant que ses propos fragilisaient l’autorité de l’État et constituaient un soutien à des personnes poursuivies pour des faits graves.

Son avocat, Me Mountaga Tall, a appelé la cour à ne pas suivre les réquisitions, dénonçant un procès politique. « Nous nous remettons à la sagesse de la cour », a-t-il déclaré, soulignant que Moussa Mara n’avait fait qu’exercer sa liberté d’opinion.

Liberté d’expression ou crime politique ?

Au-delà de la personne de Moussa Mara, ce procès interroge sur la place laissée à l’opposition et à la critique sous le régime militaire malien. Depuis 2020, la junte a multiplié les arrestations de figures politiques, syndicales ou médiatiques accusées de « déstabilisation ». Dans ce contexte, le cas Mara prend une dimension emblématique : celle d’un ancien haut responsable, aujourd’hui poursuivi pour avoir exprimé publiquement son soutien à des opposants détenus.

Le verdict attendu le 27 octobre dira si la justice malienne choisit de suivre la ligne dure du parquet ou de relâcher la pression sur une opposition déjà affaiblie. Dans les deux cas, le procès Moussa Mara restera un signal politique fort, révélateur des tensions actuelles entre autorité militaire et liberté d’expression au Mali.

Paul Lamier Grandes Lignes

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