À partir du 9 juillet, Washington sera le théâtre d’un sommet africain d’un genre nouveau. Donald Trump y recevra cinq présidents africains soigneusement sélectionnés ceux du Gabon, de la Guinée-Bissau, du Liberia, de la Mauritanie et du Sénégal marquant ainsi la première initiative d’envergure de son second mandat tournée vers le continent. Ce format resserré, bien loin des grands rassemblements multilatéraux habituels, reflète la nouvelle approche pragmatique que l’administration américaine souhaite instaurer dans ses relations avec l’Afrique.
Organisé à la Maison-Blanche, le sommet inclura un déjeuner officiel, suivi de sessions thématiques axées sur les opportunités économiques et la sécurité régionale. Confirmée par l’exécutif américain après des révélations initiales du média Africa Intelligence, la rencontre reflète un recentrage stratégique de Washington sur certains pays africains jugés « partenaires prioritaires ».
À travers ce sommet, l’administration Trump souhaite marquer une rupture avec le modèle classique de coopération basé sur l’aide publique au développement. Désormais, l’heure est aux « partenariats gagnant-gagnant », selon les mots d’un haut responsable de la Maison-Blanche. « Les pays africains offrent d’incroyables opportunités commerciales, qui profitent à la fois au peuple américain et à nos partenaires africains », a insisté le président américain, cité dans un communiqué.
Derrière cette rhétorique, une doctrine plus stricte : les ambassades américaines seront désormais évaluées à l’aune de leurs résultats économiques tangibles. Le mot d’ordre est clair : remplacer la charité par la viabilité, avec des investissements ciblés dans des secteurs stratégiques comme les minéraux critiques.
Une bataille pour les ressources stratégiques
L’Afrique, riche en lithium, cobalt et terres rares, est au centre des convoitises. Ces ressources sont essentielles aux chaînes de production américaines dans les domaines de l’électronique, des batteries ou encore de la transition énergétique. Washington entend sécuriser ses approvisionnements face à la concurrence chinoise, tout en proposant aux pays africains des accords d’exploitation plus avantageux.
Ce sommet intervient également dans un contexte diplomatique chargé : la semaine dernière, les États-Unis ont facilité un cessez-le-feu entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, signé à la Maison-Blanche. Un sommet élargi États-Unis – Afrique est d’ailleurs annoncé en septembre, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York.
En attendant, le choix de ne convier que cinq chefs d’État africains traduit une stratégie de sélection et de priorité. Il reste à voir si cette approche ciblée saura convaincre à long terme, ou si elle nourrira un sentiment d’exclusion parmi les autres partenaires du continent.
Adonis Kanga Grandes Lignes