Alors que le calme fragile entre l’Iran et Israël entre dans son deuxième jour, le président américain Donald Trump a annoncé l’ouverture prochaine de discussions entre Washington et Téhéran. Une initiative qui soulève autant de questions qu’elle n’apporte de réponses, notamment sur le format et les objectifs réels de ces échanges.
En marge d’un sommet de l’OTAN, Donald Trump a confirmé mercredi que des pourparlers avec l’Iran auraient lieu « la semaine prochaine », tout en minimisant d’emblée la nécessité d’aboutir à un quelconque accord. « Je me fiche d’avoir un accord ou non », a-t-il lancé devant la presse, réaffirmant que la seule exigence américaine restait inchangée : l’abandon de toute ambition nucléaire par la République islamique.
À ce stade, aucun détail n’a été communiqué sur la forme que prendront ces discussions, ni sur la participation directe ou indirecte de responsables iraniens. Le secrétaire d’État Marco Rubio a toutefois précisé que les États-Unis privilégiaient un dialogue bilatéral direct.
Cette annonce intervient au lendemain d’une guerre éclair de douze jours entre Israël et l’Iran la plus intense jamais enregistrée entre les deux pays durant laquelle les États-Unis ont directement bombardé plusieurs installations nucléaires iraniennes. Le président Trump, ainsi que plusieurs responsables de son administration, ont vanté les résultats de ces frappes, affirmant qu’elles avaient sérieusement compromis les capacités nucléaires de Téhéran.
Un rapport préliminaire des services de renseignement américains contredit pourtant cette évaluation, estimant que les frappes n’ont repoussé le programme iranien que de quelques mois. Une analyse balayée par le secrétaire d’État Rubio, qui soutient que l’impact des attaques se mesurera sur plusieurs années.
Israël, de son côté, a appuyé cette version. Sa commission de l’énergie atomique affirme que la frappe sur le site nucléaire de Fordo a « détruit l’infrastructure critique » et rendu le complexe « inutilisable ».
Alors que les tensions semblent marquer une pause, les deux pays commencent à rouvrir leurs sociétés à la normalité. En Israël, les écoles et lieux de travail reprennent progressivement leurs activités. L’aéroport Ben Gurion, principal hub du pays, rouvre ses portes après près de deux semaines de fermeture. Le chef d’état-major israélien, Eyal Zamir, a indiqué que l’armée allait désormais recentrer ses opérations sur la bande de Gaza.
À Téhéran, le régime a orchestré un rassemblement de soutien mardi. Le président Masoud Pezeshkian, dans une allocution télévisée, a salué la résilience du peuple iranien, tout en affirmant la volonté de son gouvernement de reprendre les négociations internationales autour du nucléaire.
Paul Lamier Grandes Lignes