Longtemps au cœur du pouvoir gabonais, le Parti démocratique gabonais (PDG) semble avoir du mal à endosser son nouveau rôle d’opposant. À l’approche de la présidentielle du 12 avril, l’ancien parti au pouvoir a annoncé son soutien officiel à la candidature de Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition et chef de l’État depuis le coup d’État d’août 2023.
Présenté comme le candidat du peuple et de la continuité réformée, Oligui Nguema bénéficie donc du ralliement d’un PDG qui, après avoir régné sans partage pendant plus d’un demi-siècle, n’a visiblement pas coupé les ponts avec le sommet de l’État.
« Le PDG soutient un homme d’action, porteur d’une vision de développement et déjà engagé dans une dynamique populaire », a justifié sa secrétaire générale, Angélique Ngoma, en affirmant que ce choix s’inscrit dans l’élan de transformation voulu par le candidat.
Ce ralliement soulève toutefois des interrogations. Peut-on prétendre incarner le changement tout en s’appuyant sur les anciens piliers du régime ? Alain-Claude Bilie-By-Nze, principal rival du président de la transition, ne cache pas sa critique : il voit dans ce soutien la preuve d’une continuité du système Bongo, et accuse Oligui Nguema de ne pas rompre clairement avec le passé.
Le PDG, lui, appelle ses militants à voter pour un homme présenté comme capable de construire “l’édifice nouveau auquel tous rêvent”, évitant soigneusement de se positionner en rupture avec son propre héritage politique.
Alors que la campagne électorale démarre officiellement, une question reste en toile de fond : après avoir longtemps incarné le pouvoir, le PDG peut-il réellement jouer un autre rôle que celui d’accompagnateur du statu quo ?