Sobriété budgétaire, exemplarité de l’État, rupture avec les excès du passé.
Le président Brice Clotaire Oligui Nguema a donné un coup d’arrêt aux dépenses fastueuses associées aux voyages officiels à l’étranger. Désormais, chaque agent public devra respecter une stricte grille de voyage, selon son rang administratif.
Réuni le 20 juin 2025 au Palais du Bord de mer, le Conseil des ministres a validé une série de mesures encadrant les déplacements des membres du gouvernement et des responsables publics. Objectif affiché : rationaliser les coûts et restaurer la crédibilité de l’administration.
Une grille par statut
Fini les surclassements automatiques. Les responsables administratifs devront voyager en classe économique, les membres du gouvernement en classe affaires, tandis que seuls les ministres d’État pourront bénéficier de la première classe. Toute entorse à ces dispositions devra être assumée financièrement par le voyageur.
Dans un contexte de tensions budgétaires et de réformes structurelles, cette mesure marque une volonté de mettre fin à une forme de privilège systématique. Le message est sans ambiguïté : la gestion des fonds publics ne tolérera plus l’abus de confort.
Cohérence et exemplarité
Cette décision s’inscrit dans un dispositif plus large de moralisation de la vie publique, initié par le président Oligui Nguema depuis son arrivée au pouvoir. Avec le soutien du ministre d’État en charge de l’Économie, Henri-Claude Oyima, l’État gabonais entend rompre avec les pratiques dispendieuses qui ont alimenté le discrédit de l’appareil administratif.
La nouvelle règle, aussi symbolique qu’opérationnelle, vise à faire de l’exemplarité une norme administrative. Pour de nombreux observateurs, elle constitue une étape clé dans le chantier de reconstruction de la gouvernance, amorcé après la transition politique de 2023.
Un test pour l’administration
Mais au-delà de la déclaration d’intention, la mise en œuvre effective de ces mesures posera un véritable défi. Le respect rigoureux des consignes, le contrôle des billets, et la réactivité des services du ministère de l’Économie seront cruciaux pour éviter les contournements et garantir l’efficacité de la réforme.
En toile de fond, le pouvoir gabonais cherche à poser les bases d’un État plus sobre, plus crédible et mieux aligné sur les standards modernes de gestion publique. Un changement de ton bienvenu, dont la durabilité dépendra désormais du suivi sur le terrain.