En République démocratique du Congo, le président Félix Tshisekedi a annoncé, vendredi 8 août, un remaniement du gouvernement conduit par la Première ministre Judith Suminwa. Deux figures de l’opposition font leur entrée, dont l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito. La nouvelle équipe, composée de 53 membres un tiers de femmes est présentée comme plus « inclusive » par le chef de l’État, mais suscite déjà un accueil mitigé.
Une ouverture limitée à l’opposition modérée
Si les nouveaux entrants et les ministres reconduits multiplient les éloges envers le président, plusieurs figures de l’opposition radicale ont décliné l’invitation à rejoindre l’exécutif. Selon des sources au sein de la majorité, elles conditionnaient leur participation à un dialogue politique inclusif, comme le proposent les Églises catholique et protestante.
Martin Fayulu, par la voix de son porte-parole Prince Epenge, a dénoncé une stratégie « suicidaire » qui retarde les initiatives de paix. « Nous avons dit non par patriotisme et conviction », a-t-il affirmé. Même ton chez Rodrigue Ramazani, membre du parti de Delly Sessanga, qui juge qu’en l’absence de réformes consensuelles, « le remaniement ne sera qu’un coup de peinture sur un mur qui s’écroule ».
Promesses et contradictions
Félix Tshisekedi avait promis un gouvernement « resserré et ouvert ». Pourtant, la nouvelle équipe compte trois ministres de plus que le seuil fixé de 50, et l’ouverture à l’opposition reste limitée à des personnalités jugées modérées.
Sur les réseaux sociaux et dans la presse, les critiques portent à la fois sur la taille du gouvernement et sur l’absence d’inclusion réelle de l’opposition radicale et de la société civile. Pour ses détracteurs, ce remaniement traduit davantage une continuité politique qu’un véritable changement de cap.