Lecture 04 min. Publié le 06 octobre 2025 à 23h25
L’égyptologue et ancien ministre du Tourisme a été largement élu par le Conseil exécutif, dans un contexte de crise interne et du départ des États-Unis de l’organisation.
L’Unesco tourne une page de son histoire. Le Conseil exécutif a désigné, le 7 octobre, Khaled el-Enany, 54 ans, ancien ministre égyptien des Antiquités et du Tourisme, pour succéder à Audrey Azoulay à la tête de l’organisation onusienne. Égyptologue francophone formé à l’université de Montpellier, il a obtenu 55 voix sur 57, devançant largement le Congolais Firmin Édouard Matoko.
Sa nomination doit encore être entérinée par la Conférence générale du 6 novembre à Samarcande, une formalité selon les observateurs. Il deviendra ainsi le premier directeur général arabe et le deuxième Africain à diriger l’Unesco, après le Sénégalais Amadou Mahtar Mbow (1974-1987).
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a salué une « réussite historique » pour son pays, tandis que M. el-Enany a promis de moderniser l’organisation et de travailler « main dans la main » avec les États membres.
Une Unesco fragilisée par les retraits américains et israéliens
L’élection intervient dans un moment délicat pour l’Unesco, accusée d’être trop politisée et affaiblie par le retrait des États-Unis, officialisé en juillet par l’administration Trump.
Washington, qui finançait près de 8 % du budget, reproche à l’agence un parti pris anti-israélien et une orientation jugée « idéologique ».
Khaled el-Enany a fait du budget sa première priorité et promet de travailler à ramener les États-Unis dans l’organisation, comme l’avait brièvement réussi Audrey Azoulay en 2023.
Il souhaite aussi ouvrir davantage l’agence à de nouveaux financements, en mobilisant le secteur privé et en encourageant les échanges de dettes contre des investissements culturels.
Un homme de terrain
Ancien directeur du Musée égyptien du Caire, Khaled el-Enany s’est fait connaître pour son engagement dans la préservation du patrimoine et la promotion du tourisme culturel en Égypte. Il avait supervisé la création du Musée national de la civilisation égyptienne, où reposent désormais les momies royales, dont celle de Ramsès II.
Sa carrière n’a pas été exempte de controverses : en 2020, des travaux d’urbanisme dans la nécropole du Caire, classée au patrimoine mondial, avaient suscité de vives critiques.
Paul Lamier Grandes Lignes (AFP)












