Ce qui devait être une séquence diplomatique maîtrisée s’est rapidement transformé en incident de communication pour Emmanuel Macron. Arrivé au Vietnam ce dimanche 25 mai pour entamer une tournée en Asie du Sud-Est, le président français a vu ses objectifs diplomatiques éclipsés par une courte séquence vidéo, devenue virale, mettant en scène un geste brusque de son épouse Brigitte Macron à la sortie de l’avion présidentiel.
La scène, filmée à Hanoï, montre Brigitte Macron repousser son mari en lui touchant vivement le visage avant leur descente sur le tarmac. Rapidement diffusée sur les réseaux sociaux, la vidéo a suscité moqueries et détournements, et attiré l’attention de plusieurs chancelleries étrangères, dont celle de Moscou.
Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, s’est saisie de l’occasion pour tourner en dérision la communication de l’Élysée. Dans un message posté sur Telegram, elle ironise : « Ce n’est pas l’image en elle-même qui compte, mais la version que l’Élysée va encore devoir inventer pour justifier ce nouvel ‘Emmanuel-gate’ ». Elle pousse plus loin la moquerie en suggérant que l’on pourrait accuser « la main du Kremlin » d’être à l’origine du geste.
Lundi, Emmanuel Macron a tenu à désamorcer l’affaire en niant toute querelle conjugale : « Il n’y a eu aucune scène de ménage. On se chamaillait gentiment. » Il a appelé à ne pas surinterpréter cette séquence.
Mais les chaînes de télévision publiques russes ont largement diffusé les images, y voyant une opportunité de fragiliser la communication présidentielle française. Ce n’est pas la première fois que Moscou s’immisce dans la sphère médiatique française. Mi-mai déjà, une autre vidéo d’Emmanuel Macron dans un train pour Kiev avait alimenté les rumeurs. Des internautes avaient affirmé à tort qu’il manipulait un sachet suspect, interprété par certains comme de la drogue. Une affirmation démentie par l’Élysée.
Dans les deux cas, la diplomatie russe s’est empressée d’exploiter les maladresses de communication de l’Élysée, renforçant une tendance à transformer toute séquence présidentielle en sujet de controverse virale. Une stratégie assumée, qui mêle humour grinçant et guerre d’influence informationnelle.