Le doyen du Collège des cardinaux, Giovanni Battista Re, un Italien de 91 ans, présidera la messe funéraire du pape François ce samedi. Figure incontournable de la curie romaine, le cardinal Re a passé la majeure partie de sa carrière au service du Vatican.
Pour les amateurs du film Conclave, le doyen est représenté par le personnage du cardinal Lawrence, incarné par Ralph Fiennes. Mais dans la réalité, Giovanni Battista Re n’a ni l’accent britannique ni l’allure mélancolique du film : c’est un vétéran discret et respecté du fonctionnement interne du Saint-Siège.

Bien qu’il préside les funérailles, le cardinal Re ne participera pas au conclave destiné à élire le successeur de François, car seuls les cardinaux de moins de 80 ans ont le droit de voter. Toutefois, son rôle demeure essentiel dans cette période de transition.
C’est lui qui a convoqué l’ensemble des cardinaux à Rome pour les réunions de la Congrégation générale, où sont décidées non seulement les modalités des obsèques, mais aussi les premières grandes orientations en vue de l’élection du prochain pape. Lors de ces rencontres, des interventions-clés peuvent marquer les esprits, comme en 2013, lorsque le cardinal Jorge Mario Bergoglio futur François y avait prononcé un discours marquant sur le besoin d’une Église tournée vers les périphéries.
Historiquement, la manière dont un doyen conduit ces réunions peut peser dans les dynamiques électorales. Le cardinal Joseph Ratzinger, devenu Benoît XVI en 2005, avait notamment renforcé son influence en présidant avec habileté les discussions avant son élection.
Si Giovanni Battista Re n’est pas candidat au trône pontifical, il conserve une position centrale : garant du respect de la tradition et du bon déroulement de cette phase cruciale pour l’avenir de l’Église catholique.

Lors du conclave proprement dit, le rôle de doyen devient largement honorifique. Et puisque le cardinal Re, ainsi que son adjoint Leonardo Sandri (81 ans), dépassent l’âge limite pour voter, la présidence effective reviendra au cardinal évêque le plus âgé parmi les électeurs autorisés.
C’est également le cardinal Re qui, en 2013, avait posé au tout nouveau pape Bergoglio la question rituelle : “Quel nom choisis-tu ?”, ouvrant ainsi une nouvelle page de l’histoire de l’Église avec l’élection du pape François.
Paul Lamier, Grandes Lignes