Le Maroc poursuit sa montée en puissance dans l’économie numérique. Le 4 juillet, le gouvernement a franchi une nouvelle étape en lançant un projet d’envergure : la création d’une école supérieure d’ingénieurs dédiée à la transition numérique et à l’intelligence artificielle (IA). Objectif affiché : former les talents qui porteront la stratégie « Digital Morocco 2030 ».
La convention fondatrice a été signée par la ministre de la Transition numérique, Amal El Fallah Seghrouchni, son homologue à l’Enseignement supérieur Azzedine El Midaoui, et André Azoulay, président de la Fondation de recherche, de développement et d’innovation en sciences et ingénierie (FRDISI). Ce partenariat tripartite entend rapprocher l’univers académique des réalités du terrain en orientant les cursus vers les besoins concrets de l’économie et des territoires.
Former les compétences critiques pour la décennie à venir
L’école ambitionne de produire une génération d’ingénieurs aptes à concevoir et déployer des solutions numériques de pointe dans des secteurs clés : services publics, santé, éducation, industrie ou cybersécurité. L’enjeu est double : préparer les jeunes aux métiers d’avenir et répondre aux défis internes, dans un pays où les besoins en numérisation restent criants.
Ce projet s’inscrit dans une dynamique plus large. La stratégie « Digital Morocco 2030 » vise à former 100 000 jeunes par an d’ici la fin de la décennie et à créer 240 000 emplois dans le secteur numérique. Il prolonge également les Assises nationales de l’intelligence artificielle, tenues à Salé début juillet, où neuf accords ont été signés pour structurer un écosystème d’innovation responsable et souverain.
Souveraineté numérique et attractivité technologique
Au-delà de la seule formation, cette future école participe à un projet plus ambitieux : renforcer la souveraineté numérique du Maroc face aux grandes puissances technologiques. En stimulant l’innovation locale et en développant des compétences internes à forte valeur ajoutée, Rabat veut faire émerger une nouvelle génération de start-up, attirer des centres de R&D internationaux, et consolider son rôle de hub technologique en Afrique du Nord.
L’initiative intervient dans un contexte régional marqué par une compétition accrue sur les talents et les infrastructures numériques. Alors que plusieurs pays africains peinent à structurer leur écosystème technologique, le Maroc avance à grands pas vers une industrialisation digitale maîtrisée, fondée sur l’éducation, l’innovation et la souveraineté stratégique.












