Trois des cinq derniers papes avant François sont devenus saints. Mais aujourd’hui, être pape ne garantit plus l’accès à la sainteté.
Dans les premiers siècles de l’Église catholique, la plupart des papes – à commencer par saint Pierre – étaient canonisés après leur mort. Parmi les 50 premiers papes, 48 ont été élevés à ce rang. Mais au fil du temps, la canonisation est devenue beaucoup plus rare.
À ce jour, 80 des 266 papes ayant servi en près de 2 000 ans ont été déclarés saints. Onze autres ont été béatifiés, dernière étape avant la sainteté.
Le processus est long et rigoureux : il implique des années d’enquête et d’examen minutieux par le Dicastère pour les Causes des Saints. Les responsables étudient la vie, les écrits et la réputation de sainteté du candidat. Si ces critères sont remplis, il devient alors « vénérable ».
Pour accéder à la béatification, il faut ensuite qu’un miracle attribué à son intercession soit reconnu. Un second miracle est nécessaire pour aboutir à la canonisation définitive. La décision finale revient au pape en exercice.
Ces dernières décennies, la tendance s’est accélérée.
Jean-Paul II et Jean XXIII ont été canonisés en 2014, lors d’une cérémonie présidée par le pape François. Paul VI a été canonisé en 2018.
Traditionnellement, il fallait plusieurs siècles entre la mort et la canonisation : entre 1588 et 1978, la durée moyenne était de 262 ans. Sous les trois derniers pontificats, ce délai est tombé à environ 100 ans, notamment grâce à Jean-Paul II, qui a réduit à cinq ans la période d’attente avant d’ouvrir une cause de canonisation.
Parfois, cette règle peut même être contournée. Lors des funérailles de Jean-Paul II en 2005, des milliers de fidèles criaient « Santo subito » (« Sainteté immédiate »). Son successeur, Benoît XVI, a alors levé la période d’attente, permettant une canonisation rapide, seulement neuf ans après sa mort.
Cependant, des polémiques ont éclaté. En 2020, un rapport du Vatican a révélé que Jean-Paul II aurait ignoré certaines accusations d’abus sexuels visant un prélat. De quoi raviver le débat sur la rapidité de sa canonisation.
François connaîtra-t-il un destin similaire ?