Le 22 septembre, dix pays devraient officiellement reconnaître un État palestinien lors d’une cérémonie au siège des Nations unies. Cette annonce, qui inclut notamment la France, s’inscrit dans un mouvement diplomatique déjà suivi par 148 des 193 États membres de l’ONU. Mais si l’initiative se veut symbolique, elle risque aussi de raviver les tensions avec Israël et son allié américain.
Une décision coordonnée
Aux côtés de la France, l’Andorre, l’Australie, la Belgique, le Canada, le Luxembourg, le Portugal, Malte, le Royaume-Uni et Saint-Marin rejoindront la liste des pays reconnaissant la Palestine. Leur démarche se veut un geste politique fort en faveur de la solution à deux États, réaffirmée la semaine dernière par l’Assemblée générale des Nations unies à travers l’adoption d’un texte qui exclut cependant le Hamas.
Un signal à portée symbolique
Pour Richard Gowan, analyste à l’International Crisis Group, cette reconnaissance « n’aura de véritable impact que si elle s’accompagne de mesures concrètes de pression sur Israël pour mettre fin à sa campagne militaire à Gaza ». Mais il prévient dans le même temps d’un risque d’« escalade » de la part du Premier ministre Benyamin Netanyahou, farouchement opposé à toute idée d’État palestinien.
Les réticences américaines
Les États-Unis, principal allié d’Israël, ont immédiatement rejeté ce processus. Washington a même refusé d’accorder des visas à la délégation palestinienne, dont le président Mahmoud Abbas. En réponse, l’Assemblée générale a voté une résolution exceptionnelle l’autorisant à intervenir par visioconférence.
Une tendance déjà mondiale
Cette initiative ne constitue pas une première. À ce jour, 148 pays, dont la quasi-totalité des États africains, sud-américains et asiatiques, reconnaissent déjà l’État palestinien. Au sein de l’Union européenne, onze États ont franchi ce pas, les plus récents étant l’Espagne et l’Irlande, accompagnées de la Norvège hors UE, en mai 2024.
L’entrée de la France et de plusieurs puissances occidentales dans ce cercle pourrait néanmoins marquer un tournant diplomatique, en envoyant un signal de plus en plus difficile à ignorer sur la scène internationale.
Paul Lamier Grandes Lignes












