L’euro a reculé lundi matin dans un climat de forte tension politique en France, au lendemain de la démission surprise du Premier ministre Sébastien Lecornu. Vers 11h05 à Paris (09h05 GMT), la monnaie unique perdait 0,63 % face au dollar, s’établissant à 1,1688 dollar pour un euro.

La démission du chef du gouvernement français, acceptée par le président Emmanuel Macron, a ravivé les inquiétudes sur la stabilité politique et budgétaire du pays, accentuant la pression sur les marchés financiers.

Cette instabilité, jugée « sans précédent depuis des décennies », complique la présentation du budget et fait planer la menace d’une dégradation de la note de la France par les agences de notation.

« Ce départ montre clairement à quel point la fracture au sein du Parlement rend presque impossible l’adoption d’un budget visant à réduire le déficit », souligne Jack Allen-Reynolds, analyste de Capital Economics.

« Si on avait encore des doutes sur la dégradation de la note française, désormais il n’y en a plus », estime pour sa part John Plassard, de Cité Gestion Private Bank.

Les analystes redoutent une hausse durable des taux d’emprunt français, reflet du manque de confiance des investisseurs. Ce contexte alimente la volatilité des marchés européens et fragilise davantage la monnaie unique.

Parallèlement, l’or a franchi un nouveau record, au-dessus de 3.949 dollars l’once, soutenu par la paralysie budgétaire américaine (« shutdown ») et les incertitudes mondiales.

Au Japon, le yen a de son côté chuté de 1,91 % face au dollar (150,34 yens) après l’élection de Sanae Takaichi, nouvelle cheffe du Parti libéral-démocrate, qui promet une politique budgétaire expansionniste jugée risquée pour la stabilité de la devise.

Cette conjonction d’événements, crise politique française, blocage budgétaire américain et fragilité asiatique illustre le retour des tensions macroéconomiques mondiales, dans un contexte où les investisseurs cherchent des valeurs refuges.

Adonis Kanga Grandes Lignes (AFP)