Privé de majorité à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron s’est retrouvé dans un rôle inhabituel lors de son grand oral sur TF1, ce 13 mai. Pendant trois heures, il a tenté de défendre son bilan face à des contradicteurs de tous horizons, mais l’exercice a surtout révélé son impuissance. Désormais, le chef de l’État semble plus commentateur que décideur de la vie politique française.
Un président sur la défensive
Emmanuel Macron a cherché à valoriser son bilan, rappelant que la France était « le pays le plus attractif d’Europe » et qu’elle avait réduit le chômage de masse. À la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, comme à la lobbyiste libérale Agnès Verdier-Molinié, il a opposé des chiffres et des réalisations. Mais cette défense n’a qu’une portée limitée : empêché de se représenter en 2027, le président ne peut plus transformer ce bilan en capital politique pour l’avenir.
Un chef de l’État relégué au commentaire
Sur les sujets d’actualité, Emmanuel Macron a multiplié les avis et les propositions, mais sans prise directe sur l’action gouvernementale. Favorable à l’interdiction des mariages pour les personnes sous OQTF, au renforcement des pouvoirs des polices municipales ou encore à une conférence sociale sur le financement de la protection sociale, il s’est positionné en observateur plus qu’en acteur. « Sans majorité, il est obligé de commenter », note un de ses proches.
Des annonces en demi-teinte
Les annonces concrètes ont été rares. Emmanuel Macron a laissé planer l’idée d’un ou plusieurs référendums sur des sujets « éducatifs ou sociaux », mais sans en préciser les thèmes ni les modalités. Même son souhait de consulter les Français semble plus une tentative de maintenir sa visibilité qu’un réel projet politique.
Un président dans l’attente
Coincé entre une majorité introuvable à l’Assemblée et une opposition plurielle, Emmanuel Macron semble condamné à un rôle d’observateur. Son intervention sur TF1 a illustré cette impuissance : beaucoup de mots, peu d’actions. Une situation qui interroge sur la capacité du chef de l’État à peser sur la fin de son second mandat.