La junte n’a pas encore communiqué officiellement, mais l’affaire agite les rangs de l’armée et soulève des interrogations sur ses motivations.
Les autorités maliennes ont lancé une vaste opération d’arrestations au sein de l’armée. Selon plusieurs sources concordantes, au moins 45 militaires, dont deux généraux, sont actuellement détenus pour des soupçons de tentative de déstabilisation de la transition. Les interpellations se poursuivent.
Dimanche 10 août, deux militaires ont été arrêtés à leur domicile dans l’après-midi. La nuit suivante, au moins deux membres de la garde nationale corps d’origine du ministre de la Défense, le général Sadio Camara ont également été appréhendés. À ce stade, ce dernier ne fait l’objet d’aucune procédure.
Deux généraux parmi les détenus
Parmi les officiers arrêtés figure le général Abass Dembélé, figure populaire auprès des troupes. Ancien commandant dans le nord du Mali, il avait été nommé gouverneur de Mopti avant d’être limogé récemment par la junte, sans explications officielles.
Autre personnalité arrêtée : la générale de brigade Nema Sagara, membre de l’état-major de l’armée de l’air et l’une des rares femmes à occuper un poste aussi élevé dans la hiérarchie militaire malienne.
Une affaire qui divise
Officiellement, la junte n’a pas commenté ces arrestations. Un officier supérieur, proche du pouvoir, affirme : « Ils ont voulu déstabiliser la transition et ils sont aux arrêts ». Mais sur la scène politique malienne, certains s’interrogent : s’agit-il réellement d’une tentative de déstabilisation ou d’un prétexte pour écarter des officiers influents et potentiellement gênants ?












