Face à une réforme budgétaire jugée dangereuse pour l’avenir économique du pays, Elon Musk officialise sa rupture avec Donald Trump et annonce la création d’un nouveau parti politique.
C’est un divorce politique retentissant. Elon Musk, longtemps soutien et principal bailleur de fonds de Donald Trump, a annoncé samedi 5 juillet la création du Parti de l’Amérique. Un tournant majeur dans la relation entre les deux hommes, motivé par le rejet catégorique de la dernière loi budgétaire promulguée par le président américain.
Alors que cette réforme, validée par le Congrès et saluée par Trump comme une « grande et belle loi », alourdit de 3 400 milliards de dollars une dette publique déjà colossale (36 200 milliards), Musk dénonce un acte « irresponsable » et affirme que ce projet « va mener le pays à la faillite ».
La fin d’un tandem
Ancien conseiller de Trump et directeur du département de l’Efficacité gouvernementale (DOGE), Elon Musk avait contribué à hauteur de plusieurs centaines de millions de dollars à la campagne de réélection du président. Mais ces dernières semaines, les tensions n’ont cessé de croître entre les deux hommes.
Début juin, Musk avait menacé de financer des campagnes adverses à celles des élus républicains favorables au texte budgétaire. Le conflit a culminé avec la décision du milliardaire de se lancer seul en politique : « Vous voulez un nouveau parti politique ? Vous l’aurez ! », a-t-il déclaré sur le réseau X, qu’il détient.
Une ambition assumée, malgré les limites
Si Elon Musk ne peut pas briguer la présidence étant né en Afrique du Sud il entend bien peser sur les élections de mi-mandat prévues pour 2026. Il cible notamment les parlementaires républicains qui ont trahi, selon lui, leurs engagements de rigueur budgétaire.
« Nous vivons dans un pays à parti unique : celui des cochons qui se goinfrent », a-t-il fustigé sur X, en promettant de défendre une « véritable liberté économique » pour les citoyens américains.
En retour, Donald Trump a menacé de couper les aides fédérales aux entreprises de Musk, dont Tesla et SpaceX. Une tension qui se reflète en Bourse : l’action Tesla, après avoir culminé à plus de 488 dollars fin 2024, a chuté à 315,35 dollars à la clôture de la semaine dernière.
Avec la création de son propre parti, Musk entend briser un système verrouillé depuis plus de 160 ans par les républicains et les démocrates. Un pari audacieux, même pour l’homme le plus riche du monde. Si ses ressources financières sont colossales, la structure institutionnelle américaine et le poids historique des partis traditionnels pourraient entraver son ambition.
Paul Lamier Grandes Lignes