Lecture 05 min. Publié le 05 novembre 2025
Le socialiste Zohran Mamdani a remporté la mairie de New York, devenant le premier maire musulman de la métropole américaine. Donald Trump, confronté à plusieurs revers électoraux locaux, justifie la défaite de son camp en invoquant le blocage budgétaire et son absence sur les bulletins de vote.
Une victoire historique à New York
À 34 ans, Zohran Mamdani, élu du Queens et figure montante de la gauche américaine, a remporté mardi la mairie de New York face à Andrew Cuomo, ancien gouverneur de l’État, et au républicain Curtis Sliwa. Selon les projections, il deviendra le 1er janvier prochain le premier maire musulman de la plus grande ville des États-Unis.
Sa victoire marque un tournant politique pour la métropole, longtemps dominée par un establishment centriste. Vainqueur surprise de la primaire démocrate en juin, Mamdani s’est imposé en misant sur un discours ancré dans les préoccupations sociales : encadrement des loyers, transports publics gratuits, garde d’enfants accessibles.
Trump réagit et dénonce un contexte défavorable
Le président américain Donald Trump, visiblement irrité par cette série de défaites locales, a réagi sur son réseau Truth Social : « Trump n’était pas sur les bulletins de vote, et la paralysie budgétaire sont les deux raisons pour lesquelles les républicains ont perdu les élections ce soir. »
Quelques heures plus tôt, il avait appelé les électeurs juifs à voter contre Zohran Mamdani, le qualifiant de « personne qui déteste les Juifs » en raison de son soutien à la cause palestinienne. « Toute personne juive qui vote pour Zohran Mamdani est stupide », avait-il écrit, suscitant une vague d’indignation.
Un candidat de rupture, ancré à gauche
Né en Ouganda dans une famille d’intellectuels d’origine indienne, arrivé aux États-Unis à l’âge de sept ans, Zohran Mamdani s’est imposé comme une voix progressiste du Parti démocrate. Naturalisé en 2018, il incarne une génération engagée pour la justice sociale et la défense des minorités.
Son programme, centré sur la lutte contre la vie chère, a séduit un électorat jeune et diversifié. « J’ai vraiment adhéré à son message. Je pense qu’il peut changer la ville pour le mieux », confie Alan Ismaiel, un électeur du Queens.
Une victoire marquée par une forte mobilisation
Plus de deux millions de New-Yorkais se sont rendus aux urnes, un record de participation depuis plusieurs décennies. Cet engouement témoigne d’une attente forte de renouveau politique dans la ville.
Malgré des attaques répétées sur son « inexpérience », notamment de la part d’Andrew Cuomo, Mamdani n’a jamais vacillé dans les sondages. Le retrait du maire sortant, Eric Adams, n’a pas inversé la tendance, même après son appel à soutenir Cuomo.
Des divisions au sein du Parti démocrate
Bien que porté par une base militante jeune et enthousiaste, Zohran Mamdani ne fait pas l’unanimité chez les démocrates. Certaines figures majeures du parti, dont le sénateur Chuck Schumer, ont refusé de le soutenir publiquement, craignant sa ligne trop à gauche.
Mais à l’échelle nationale, les démocrates enregistrent une série de victoires symboliques : Mikie Sherrill s’impose dans le New Jersey et Abigail Spanberger devient la première femme élue gouverneure de Virginie. Pour Hakeem Jeffries, chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, « les démocrates fument Donald Trump et les extrémistes républicains à travers le pays ».
Paul Lamier Grandes Lignes












