Une écologiste allemande à la tête de la diplomatie mondiale
À 44 ans, Annalena Baerbock est devenue, le 8 septembre 2025, la première Européenne élue présidente de l’Assemblée générale des Nations unies. Issue des Grünen, ancienne ministre des Affaires étrangères d’Allemagne, elle incarne une nouvelle génération de leadership féminin et humaniste sur la scène mondiale.
Une ascension politique singulière
Candidate des Verts aux élections fédérales de 2021, elle avait été un temps pressentie comme possible successeure d’Angela Merkel. Si les polémiques avaient freiné son élan national, elle s’imposera ensuite comme ministre des Affaires étrangères du gouvernement Scholz. Première femme à occuper ce poste en Allemagne, elle a marqué par son ton direct, son approche humaniste et son engagement féministe.
C’est elle qui a lancé la première stratégie de sécurité étrangère de l’Allemagne et assumé publiquement une ligne ferme vis-à-vis de la Russie, rompant avec la prudence traditionnelle de Berlin.
Une diplomatie féministe assumée
Sous son impulsion, Berlin a inscrit l’égalité de genre au cœur de sa politique étrangère : parité dans les postes diplomatiques, budgets orientés vers les femmes, et rencontres systématiques avec des actrices de la société civile lors de ses déplacements. Pour Baerbock, il ne s’agit pas de “faire une diplomatie pour les femmes”, mais de rendre la politique étrangère inclusive et juste pour l’ensemble des sociétés.
L’épreuve de l’ONU
Élue avec 167 voix, malgré l’opposition affichée de la Russie, Annalena Baerbock prend la tête de l’Assemblée générale à une période de crises multiples guerres, climat, fracture Nord-Sud. Elle a promis un mandat basé sur le dialogue et la transparence, affirmant que “la paix et le développement ne peuvent être pérennisés que si les femmes ont une place sur un pied d’égalité”.
Cinq femmes, et après ?
Baerbock rejoint une très courte liste : seules quatre femmes avant elle avaient présidé l’Assemblée générale en 80 ans. Cette élection nourrit l’idée, défendue par María Fernanda Espinosa et d’autres, que le temps est venu de briser le dernier plafond de verre à l’ONU : celui du poste de Secrétaire général.
“Pourquoi pas ?”, disent ses soutiens, rappelant que jamais, depuis 1945, une femme n’a occupé ce poste.
Avec Annalena Baerbock, l’ONU se dote d’un visage qui combine expérience diplomatique, convictions écologistes et engagement féministe. Reste à savoir si cette présidence sera une étape symbolique… ou l’amorce d’un changement profond dans la gouvernance mondiale.
Paul Lamier Grandes Lignes












