Depuis la place Saint-Pierre à Rome, le pape François a célébré ce dimanche la fête de Pâques au milieu de dizaines de milliers de fidèles. Très affaibli physiquement, le souverain pontife a néanmoins tenu à adresser son message pascal depuis le balcon de la basilique, lors du traditionnel Urbi et Orbi, bénissant la ville et le monde.
Devant une foule estimée à 50 000 personnes, catholiques et orthodoxes réunis en cette année où les calendriers coïncident, le pape a confié la lecture de son message à Mgr Diego Giovanni Ravelli. Il a ensuite surpris les fidèles en parcourant la place à bord de sa papamobile, offrant un bain de foule inattendu.
Un tour d’horizon des conflits mondiaux
Dans son message, François a dressé un tableau sombre des tensions internationales. De Gaza à l’Ukraine, en passant par le Myanmar, l’Azerbaïdjan ou encore les Balkans, il a exhorté les responsables politiques à ne pas céder à la peur ni à la tentation de la militarisation. « Aucune paix n’est possible sans un véritable désarmement », a-t-il martelé, appelant à orienter les ressources vers la lutte contre la faim et le soutien aux plus démunis.
Le pape a par ailleurs réclamé la libération des prisonniers politiques et des prisonniers de guerre, souhaitant que cette Pâques soit « une occasion propice » pour ce geste de réconciliation.
Gaza, Ukraine, Arménie-Azerbaïdjan : des appels clairs
Le souverain pontife a dénoncé la situation humanitaire à Gaza, qualifiée d’« ignoble », et réaffirmé son appel à un cessez-le-feu. Il a tenu à saluer la communauté chrétienne locale, durement éprouvée. À propos de l’Ukraine, il a souhaité « une paix juste et durable » et encouragé les efforts diplomatiques. Il a également appelé de ses vœux la signature d’un accord de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, en faveur d’une réconciliation dans le Caucase.
Antisémitisme et dialogue interreligieux
François s’est dit préoccupé par « le climat croissant d’antisémitisme dans le monde », qu’il a vivement dénoncé. À l’heure où les tensions religieuses s’exacerbent dans plusieurs régions, le pape a lancé un nouvel appel à la tolérance et au dialogue.
Le président italien Sergio Mattarella a salué les paroles du pape, rappelant que cette année toutes les Églises chrétiennes célèbrent Pâques le même jour, une coïncidence symbolique qui, selon lui, doit inciter à « la recherche du dialogue et de l’unité ».