À l’approche des échéances électorales, le président camerounais Paul Biya a lancé un appel solennel à l’unité nationale. Dans un discours empreint de gravité, le chef de l’État a exhorté les citoyens à dépasser les divisions linguistiques, ethniques et religieuses qui fragilisent le tissu social.
« La plupart des clivages linguistiques et religieux ne doit pas conduire au pessimisme. Mon option a consisté et consiste à faire des clivages qui auraient pu séparer des ponts qui unissent », a-t-il déclaré, dans un message qui fait écho aux tensions identitaires qui montent dans plusieurs régions du pays.
Alors que certains acteurs politiques instrumentalisent les appartenances communautaires pour polariser le débat public, Paul Biya tente de repositionner le vivre-ensemble comme pilier du projet républicain. Le ton se veut rassembleur, mais aussi préventif, dans un climat politique marqué par la méfiance, la défiance et les discours haineux.
Le gouvernement a multiplié les signaux dans ce sens. Dès 2023, un plan national d’éducation citoyenne a été déployé, sous l’impulsion du ministère de la Communication, pour sensibiliser aux dangers du tribalisme et des discours de haine. Sur le plan juridique, des sanctions ont été renforcées contre les propos incitant à la discrimination ou à la violence sur la base de l’ethnie.
Dans ce chantier sensible, la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme joue un rôle clé. Cet organe consultatif travaille à apaiser les tensions, valoriser les langues officielles et favoriser un climat de dialogue entre les différentes composantes de la société camerounaise.
Paul Lamier, Grandes Lignes.