À l’approche du scrutin du 25 octobre, Abidjan mise sur l’opération « Espérance » pour prévenir toute flambée de violence
À un mois de l’élection présidentielle prévue le 25 octobre, les autorités ivoiriennes ont choisi la démonstration de force. À partir du 5 octobre et jusqu’au début du mois de novembre, plus de 44 000 hommes policiers, gendarmes et militaires seront mobilisés dans le cadre d’une opération baptisée « Espérance ». Objectif affiché : garantir un climat de paix et de stabilité démocratique.
Ce dispositif dépasse de près de 9 000 hommes celui déployé lors de la présidentielle de 2020. À l’époque, les violences post-électorales avaient fait 85 morts et près de 500 blessés en trois mois, dans un contexte marqué par le rejet du troisième mandat d’Alassane Ouattara par l’opposition.
Une candidature contestée
Depuis l’annonce, le 29 juillet, de sa volonté de briguer un quatrième mandat, la tension politique est palpable. Le Conseil constitutionnel a écarté Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, faute de parrainages ou en raison de radiations électorales. Une décision jugée arbitraire par leurs partisans, qui dénoncent une manœuvre d’exclusion et appellent à la mobilisation.
Pour prévenir tout débordement, l’état-major multiplie les exercices de simulation grandeur nature, notamment à Yamoussoukro. Ces démonstrations de force sont présentées comme un gage de protection pour les électeurs. « Il s’agit de rassurer les Ivoiriens, pas de les intimider », assure un officier supérieur.
Menaces aux frontières
Cette mobilisation s’inscrit aussi dans un environnement sécuritaire régional fragile. La recrudescence d’attaques attribuées au JNIM dans le sud du Mali, à proximité de la frontière ivoirienne, nourrit la crainte de possibles infiltrations. Pour Abidjan, la priorité est d’éviter que la présidentielle ne soit perturbée par la violence politique interne ou par des déstabilisations venues de l’extérieur.
L’opération « Espérance » apparaît donc comme une tentative de conjurer le spectre de 2020 et d’assurer un scrutin sans heurts. Mais dans un pays où la confiance politique reste fragile, la paix électorale dépendra autant des urnes que de la rue.
Paul Lamier Grandes Lignes












