5 Nov 2025, mer

Pourquoi Eswatini refuse de servir de terre d’accueil aux migrants déportés par les États-Unis

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L’affaire illustre les tensions croissantes autour des déportations américaines. Le royaume d’Eswatini, petite monarchie d’Afrique australe, a annoncé mercredi qu’il rapatrierait vers leurs pays d’origine cinq migrants envoyés sur son territoire par les États-Unis. Ces déportés venaient de pays refusant de les reprendre le Vietnam, la Jamaïque, le Laos, le Yémen et Cuba selon le département américain de la Sécurité intérieure.

Une première expulsion via un pays tiers

Ces déportations marquent une étape controversée, après la validation par la Cour suprême américaine, début juillet, du principe d’expulsion vers des « pays tiers ». Washington avait ainsi justifié ce transfert vers Eswatini, faute de coopération des États d’origine des détenus. « Nous rapatrierons ces personnes vers leurs pays respectifs », a indiqué Thabile Mdluli, porte-parole du gouvernement d’Eswatini.

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a tenu à préciser qu’elle n’avait joué aucun rôle dans l’opération.

Une pratique jugée risquée et coûteuse

Des experts en droit migratoire dénoncent des déportations « dangereuses », qui exposent les migrants à des risques de persécution. « Les États-Unis violent la loi internationale en expédiant des gens vers des pays où ils peuvent être torturés », a fustigé Matt Adams, avocat représentant des migrants récemment expulsés vers le Soudan du Sud.

Ce dernier a également critiqué la démarche comme un « théâtre politique coûteux », pointant les millions de dollars dépensés pour transporter seulement cinq personnes « à l’autre bout du monde ».

Eswatini, un royaume sous le feu des critiques

Le choix d’Eswatini soulève également des interrogations. Ce pays de 1,2 million d’habitants, encore dirigé par l’un des derniers monarques absolus d’Afrique, le roi Mswati III, est accusé par des ONG de violations des droits de l’homme et d’usage excessif de la force contre les opposants.

Lioness Sibande, du Mouvement de libération du peuple du Swaziland, a vivement réagi :

« L’Occident continue de nous traiter comme une décharge. »

Le gouvernement d’Eswatini a tenu à rassurer sa population, affirmant que les déportés étaient placés en isolement et qu’ils « ne présentent aucun risque pour la sécurité nationale ». Les conditions exactes de l’accord conclu avec Washington restent confidentielles.

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