L’ex-épouse de Laurent Gbagbo, candidate du Mouvement des générations capables (MGC), pourra conserver l’appellation « Simone Ehivet Gbagbo » pour la présidentielle du 25 octobre. Une décision qui mêle droit, stratégie politique et symbole électoral.
Le Conseil constitutionnel ivoirien a tranché… en ne tranchant pas. Lundi 8 septembre, l’institution s’est déclarée incompétente face à la requête du Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI), qui demandait à ce que l’ex-Première dame n’utilise plus le nom de son ancien époux dans son dossier de candidature. « La contestation de l’état civil ne relève pas de la compétence du Conseil constitutionnel », a justifié sa présidente, Chantal Camara.
Un enjeu juridique qui devient politique
Divorcée depuis deux ans de Laurent Gbagbo, Simone Ehivet a pourtant déposé sa candidature avec la mention « Simone Ehivet Gbagbo ». Ses adversaires dénoncent une entorse juridique : « Elle n’a pas l’autorisation d’un tribunal malgré son divorce », a rappelé Me Habiba Touré, avocate de l’ancien président.
Mais au-delà du droit, c’est surtout la dimension politique qui domine. « Simone Ehivet est connue dans l’espace public comme Simone Gbagbo. Conserver cette appellation représente un intérêt politique », explique le juriste Geoffroy-Julien Kouao.
Un capital électoral disputé
Dans un paysage politique fragmenté, l’usage du nom Gbagbo pourrait se révéler décisif. « Cette étiquette peut créer la confusion ou l’adhésion, notamment dans les zones rurales », reconnaît un proche de l’ancien chef d’État, qui redoute un détournement d’une partie de l’électorat traditionnel du PPA-CI.
Le maintien du nom Gbagbo illustre donc un paradoxe : juridiquement fragile, mais politiquement puissant. À quelques semaines du scrutin, il devient un enjeu stratégique qui pourrait peser dans la bataille des urnes.
Paul Lamier Grandes Lignes












