Selon le Financial Times, Vladimir Poutine aurait transmis une proposition aux États-Unis pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Le président russe serait prêt à geler les combats sur les positions actuelles, à condition que Washington accepte certaines concessions.

Alors que la guerre en Ukraine entre dans sa troisième année, le président russe Vladimir Poutine chercherait à sortir de l’impasse militaire sans abandonner ses gains territoriaux. C’est ce qu’affirme le Financial Times, qui cite des sources proches du dossier. D’après le quotidien britannique, le dirigeant russe aurait proposé de geler la ligne de front actuelle et d’arrêter les hostilités, à condition que les États-Unis acceptent plusieurs revendications.

Une rencontre confidentielle à Saint-Pétersbourg

La proposition aurait été formulée début avril, lors d’une rencontre à Saint-Pétersbourg entre Vladimir Poutine et Steve Witkoff, un émissaire américain impliqué dans des discussions diplomatiques liées à la guerre. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de pourparlers informels, parallèles aux initiatives plus officielles en cours en Europe.

L’idée centrale : geler les combats sans évacuer les zones occupées, une manière de figer le conflit à l’avantage de la Russie tout en évitant une nouvelle escalade.

Des concessions lourdes pour l’Ukraine

Si la Russie est prête à renoncer à la conquête totale des régions de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijjia, dont elle occupe déjà de larges parties, elle poserait plusieurs conditions :

• La reconnaissance internationale de l’annexion de la Crimée (prise en 2014)
  
• La garantie que l’Ukraine ne rejoindra pas l’OTAN
  

Deux lignes rouges pour Moscou, mais inacceptables pour Kyiv et ses alliés. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a toujours exigé un retour complet aux frontières d’avant 2014.

Les États-Unis restent prudents

Washington, de son côté, a exprimé à plusieurs reprises son soutien à une Ukraine souveraine dans ses frontières reconnues internationalement. En février, le ministre américain de la Défense Pete Hegseth avait jugé la revendication ukrainienne d’un retrait total des forces russes comme « irréaliste », ce qui avait suscité des interrogations sur la position américaine réelle.

La proposition de gel du front pourrait toutefois être vue comme un test diplomatique : Moscou cherche-t-il un véritable compromis ou une simple pause stratégique dans les combats ?

Un tournant dans la guerre ?

Un cessez-le-feu accompagné d’un gel du front marquerait un tournant majeur dans le conflit, mais pas nécessairement la paix. Ce scénario pourrait donner à la Russie le temps de se réarmer, tout en laissant l’Ukraine amputée d’une partie de son territoire.

Rien n’indique à ce stade que Kyiv ou ses partenaires soient prêts à accepter une telle issue. Mais l’offre de Poutine souligne une réalité : ni la Russie ni l’Ukraine ne semblent capables, à court terme, d’imposer une victoire totale sur le champ de bataille.