L’opposition ivoirienne entre dans le vif du jeu électoral. Ce mercredi, Tidjane Thiam, ex-banquier international et figure de la diaspora ivoirienne, doit être officiellement investi candidat à la présidentielle par le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Seul en lice lors de la convention du parti, l’ancien ministre est plébiscité par les instances du PDCI, dans un contexte de tensions croissantes à six mois du scrutin.
Un profil international, un défi local
Figure prestigieuse de la finance mondiale, Thiam, 62 ans, a passé plus de deux décennies à la tête d’institutions majeures comme Credit Suisse ou Prudential. Mais pour Geoffroy Kouao, politologue, cette stature ne suffit pas : “Il n’est pas bien connu des Ivoiriens. Le PDCI doit redoubler d’efforts en matière de communication de terrain.”
Un couronnement sans surprise, mais sous pression
« Cet accord pose les fondations d’une relation stratégique, fondée sur la réciprocité et les intérêts communs », a déclaré Christian Yoka. L’ambition affichée : établir une zone de libre-échange entre les deux pays et identifier plusieurs secteurs clés pour les investissements croisés, notamment : les industries extractives, les transports et la logistique, l’agriculture, le tourisme et l’économie numérique.
Un climat politique en ébullition
Au-delà de la candidature Thiam, l’ensemble du paysage politique est sous tension. Trois personnalités majeures – Laurent Gbagbo, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé – sont aujourd’hui inéligibles, leurs noms absents de la liste électorale provisoire. Leurs partis dénoncent une exclusion politique, tandis que leurs meetings gagnent en intensité.
En parallèle, le PDCI et le PPA-CI de Gbagbo ont suspendu leur participation à la Commission électorale indépendante (CEI), accusée de partialité. Une décision critiquée par le RHDP, le parti au pouvoir, qui accuse l’opposition de “craindre les élections”.
Une présidentielle incertaine
Le climat préélectoral est tendu. Escalade verbale, contestations institutionnelles et incertitudes sur la candidature d’Alassane Ouattara, 83 ans, qui laisse planer le doute sur un éventuel quatrième mandat.
D’autres figures comme Simone Gbagbo et Pascal Affi N’Guessan se sont déjà positionnées. Le RHDP, lui, attend la publication de la liste électorale définitive prévue en juin avant d’annoncer son candidat et de se lancer dans la bataille du parrainage.