L’ancien président sud-africain Jacob Zuma était de retour ce mardi 4 juin devant la Haute Cour de Pietermaritzburg. En cause : l’affaire Thalès, une procédure judiciaire engagée depuis près de vingt ans, où l’ex-chef d’État et le groupe industriel français sont poursuivis pour corruption, blanchiment d’argent et racket. Les deux accusés demandaient l’abandon des poursuites. Le tribunal a rejeté leur requête.
Zuma, qui a dirigé l’Afrique du Sud de 2009 à 2018, est accusé d’avoir touché des pots-de-vin dans le cadre d’un contrat d’armement signé en 1999 pour un montant estimé à plusieurs milliards de rands. À ses côtés dans le box des accusés : Thalès, groupe français de défense et d’électronique, soupçonné d’avoir versé ces sommes en échange d’une protection politique.
Dans leur demande conjointe, Zuma et Thalès invoquaient l’impossibilité d’un procès équitable. Ils faisaient valoir les nombreux retards de procédure deux décennies de reports et d’obstacles ainsi que la disparition de deux témoins clés, pour justifier une fin de non-recevoir.
Le juge a balayé ces arguments. Tout en évitant de désigner nommément les responsables de ces retards, il a rappelé que l’accusation considère que les manœuvres dilatoires sont en grande partie imputables à l’ancien président sud-africain lui-même, et dans une moindre mesure à son coaccusé Thalès.
La Haute Cour a donc tranché : les charges sont maintenues, et l’affaire doit reprendre. Une nouvelle audience a été fixée au 4 décembre prochain, date à laquelle le parquet entend demander la reprise du procès, indépendamment d’éventuels recours déposés par les accusés.