Le procès de l’ancien Premier ministre congolais, Augustin Matata Ponyo, entre dans une phase décisive. Ce mardi 23 avril 2025, lors d’une audience marquée par l’absence des principaux accusés, le ministère public a requis une peine de 20 ans de travaux forcés à l’encontre de Matata Ponyo, assortie d’une arrestation immédiate et d’une inégibilité de 10 ans.
Un procès par défaut
En dépit du boycott de l’audience par Matata Ponyo et ses coaccusés, la Cour constitutionnelle a décidé de maintenir la procédure. Elle s’appuie sur l’article 151 de la Constitution, qui autorise un jugement par défaut en cas de non-comparution des prévenus. Cette décision souligne la détermination de la justice à aller au bout de ce dossier emblématique.
Des millions envolés ?
Le dossier porte sur le projet agro-industriel de Bukanga Lonzo, censé symboliser la diversification économique de la RDC. Selon le ministère public, des dizaines de millions de dollars alloués à ce projet auraient été détournés sous le mandat de Matata Ponyo. Une vaste entreprise, selon l’accusation, de détournement de fonds publics.
Des coaccusés dans la tourmente
Deux autres figures clés sont dans le viseur de la justice :
- Deogratias Mutombo, ancien gouverneur de la Banque centrale, pour lequel une peine de 5 ans d’inéligibilité est demandée.
- Christophe Grobler, homme d’affaires sud-africain, également poursuivi pour complicité de détournement.
Une affaire à fort enjeu politique
La Cour a aussi noté l’absence de position officielle de l’Assemblée nationale sur cette procédure, un silence qui en dit long sur les tensions institutionnelles autour du dossier. Le procès se joue autant sur le terrain judiciaire que politique.
Verdict attendu le 14 mai
La prochaine audience pourrait bouleverser la trajectoire politique de Matata Ponyo, figure majeure de l’opposition et ancien artisan du redressement économique de la RDC. Une condamnation alourdirait le climat politique et poserait la question de l’indépendance de la justice, régulièrement mise à l’épreuve dans les affaires impliquant des personnalités politiques de haut rang.