New York, Emmanuel Macron a fait de la République démocratique du Congo un dossier prioritaire, annonçant une conférence internationale à Paris en octobre. Derrière l’appel, une volonté d’affirmer la souveraineté de Kinshasa et de répondre à une crise humanitaire qui s’aggrave à l’Est.
Le 25 septembre, à l’Assemblée générale des Nations unies, Emmanuel Macron a placé la RDC au cœur de son intervention. « La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC doivent être respectées », a-t-il martelé, dénonçant les dérives régionales qui alimentent la guerre dans les Kivu. Le président français a profité de cette tribune pour annoncer qu’une conférence internationale serait organisée à Paris en octobre, afin de coordonner les réponses humanitaires et soutenir les initiatives de paix.
Une région stratégique mais meurtrie
Depuis plus de trente ans, l’Est congolais est l’épicentre d’une instabilité chronique, nourrie par la convoitise de ses immenses ressources minières et par l’ingérence des pays voisins. La résurgence du M23 depuis 2021 a ravivé les fractures, malgré les accords de cessez-le-feu de Doha en juillet et les engagements pris à Washington un mois plus tôt. La prise de Goma puis de Bukavu a montré la fragilité des dispositifs de paix, aujourd’hui contestés par de nouvelles offensives.
Paris veut s’imposer comme médiateur
En convoquant cette conférence, la France affiche sa volonté de redevenir un acteur diplomatique dans les Grands Lacs. Pour Emmanuel Macron, il s’agit autant d’apporter une réponse à l’urgence humanitaire des centaines de milliers de déplacés vivent dans des conditions précaires que d’envoyer un signal clair aux acteurs régionaux, notamment Kigali, accusé de soutenir le M23. « Il faut rendre l’espoir à la population des Kivu », a-t-il insisté, rappelant que l’assistance humanitaire et la recherche de la paix sont indissociables.
Tension préoccupant
Malgré les processus diplomatiques, les combats se poursuivent. Ces derniers jours, une possible offensive du M23 sur Uvira, ville stratégique du Sud-Kivu, alimente les inquiétudes. Située en face de Bujumbura, capitale économique du Burundi, cette cité d’un demi-million d’habitants reste l’un des derniers verrous sous contrôle de l’armée congolaise et de ses alliés locaux. Sa chute ouvrirait un nouveau front et accentuerait la crise humanitaire.
En s’invitant dans ce dossier, Emmanuel Macron entend rappeler que la France veut encore peser dans les équilibres africains et internationaux.
Grandes Lignes (AFP)












