Le 22 septembre à New York, Emmanuel Macron prononcera un discours à la tribune des Nations unies qui marquera un tournant : la reconnaissance officielle par la France de l’État palestinien. Une décision lourde de conséquences, qui expose au grand jour les fractures profondes de la diplomatie internationale autour du conflit israélo-palestinien.
Une reconnaissance au goût de rupture
En choisissant d’annoncer cette décision dans le cadre solennel de l’Assemblée générale, le président français met fin à des décennies d’ambiguïté. Officiellement, Paris estime que la reconnaissance d’un État palestinien constitue désormais la meilleure façon d’isoler le Hamas et de relancer une dynamique politique gelée depuis trop longtemps.
Mais ce choix s’accompagne d’une critique frontale d’Israël, accusé de provoquer un nombre intolérable de victimes civiles et de détruire sa propre crédibilité sur la scène internationale.
Les réactions en chaîne d’Israël
Pour le gouvernement de Benyamin Nétanyahou, l’initiative française est perçue comme une provocation. Plusieurs mesures de rétorsion sont à l’étude, allant de la fermeture du consulat français à Jérusalem à l’accélération des annexions en Cisjordanie. Les tensions sont déjà à leur comble après des mois d’échanges musclés entre Paris et Tel-Aviv.
L’équation impossible du Moyen-Orient
Reconnaître d’abord, négocier ensuite : telle est la logique affichée par l’Élysée. Mais cette approche, qui inverse l’ordre habituel des discussions diplomatiques, place les alliés européens devant leurs propres contradictions. Certains pays, pour des raisons historiques et politiques, refuseront de suivre Paris. D’autres, au contraire, voient dans cette initiative un moyen de réintroduire la solution à deux États au cœur du débat international.
Une diplomatie au bord de l’esclandre
L’annonce française risque d’ouvrir une séquence diplomatique tendue. En reconnaissant officiellement la Palestine, Paris assume de provoquer une onde de choc qui pourrait transformer l’Assemblée générale en théâtre d’affrontements verbaux et politiques. Ce “moment de vérité” pourrait apparaître comme un pari risqué : car la solution à deux États semble aujourd’hui plus éloignée que jamais.
Et pourtant, face à l’impasse actuelle, toutes les autres solutions paraissent tout aussi irréalistes.
Emmanuel Macron joue ici une carte audacieuse : rappeler que la paix au Proche-Orient ne peut se construire qu’en affirmant le droit des Palestiniens à un État, quitte à déclencher une crise diplomatique d’ampleur.
Paul Lamier Grandes Lignes












