L’opposante rwandaise Victoire Ingabire restera derrière les barreaux, ont décidé les juges du tribunal de première instance de Kicukiro. Arrêtée le 19 juin dernier à son domicile de Kigali, la figure de proue de l’opposition contestataire fait face à de lourdes accusations, dont la « diffusion de fausses informations dans l’intention de nuire à l’image du gouvernement » et « association de malfaiteurs ». Selon les autorités judiciaires, son maintien en détention est justifié par un risque de fuite avant son procès.
À la tête d’un parti politique non reconnu, Ingabire est depuis longtemps une voix critique du régime de Paul Kagame. Elle avait déjà été incarcérée entre 2010 et 2018, après avoir été condamnée à 15 ans de prison pour « complot contre le gouvernement » et « négation du génocide », à la suite de sa tentative de candidature à la présidentielle de 2010.
Libérée en 2018 grâce à une mesure de grâce présidentielle, elle n’a jamais cessé de réclamer plus d’ouverture politique au Rwanda. En mars 2024, un tribunal de Kigali avait rejeté sa demande d’effacement de casier judiciaire, l’empêchant de se présenter à la présidentielle de juillet 2024. Cette nouvelle arrestation s’inscrit dans une série de procédures visant plusieurs opposants politiques, accusés par le gouvernement de déstabilisation.