Officiellement placée sous le signe du renforcement de la coopération environnementale, la visite du président congolais Denis Sassou Nguesso en France, attendue du 22 au 26 mai, devrait également permettre d’aborder d’autres sujets d’intérêt commun. Au-delà des projets à mettre en lumière et des accords à signer, ce déplacement s’inscrit dans une dynamique diplomatique nourrie de dialogues et d’attentes partagées entre Paris et Brazzaville.
Au cœur de l’agenda, la création d’une académie régionale dédiée à la lutte contre la criminalité environnementale. Ce projet, soutenu par la France, ambitionne de doter le continent d’un outil de formation spécialisé contre l’exploitation illégale des ressources naturelles. La capitale congolaise, déjà hôte de la Commission climat du bassin du Congo, est pressentie pour accueillir cette institution. La signature de deux accords sur la gestion des aires protégées figure aussi au programme, tout comme l’adhésion attendue du Congo à l’accord international sur la biodiversité en haute mer (BBNJ), que la France cherche à promouvoir activement.
Mais cette séquence diplomatique, qui prévoit également une rencontre avec le patronat français, ne peut masquer les tensions politiques sous-jacentes. Depuis la perquisition du domicile parisien d’un membre de la famille présidentielle en mars dernier, la coopération judiciaire entre les deux pays s’est tendue. Brazzaville a fait savoir, en amont de la visite, qu’elle entendait clarifier certains points de cette relation jugée déséquilibrée.
Le tête-à-tête entre Denis Sassou Nguesso et Emmanuel Macron, prévu le 23 mai à l’Élysée, devrait donc dépasser les questions environnementales.