Lecture 03 min. Publié le 18 octobre 2025 à 15h31
Après des années d’accusations et de controverses, le prince Andrew, frère cadet du roi Charles III, a officiellement renoncé à son titre royal et à ses honneurs, une décision inédite au sein de la monarchie britannique.
Dans un communiqué publié vendredi 17 octobre, le duc d’York déclare avoir pris cette décision « après une discussion avec le roi et [sa] famille ». Il reconnaît que les accusations portées contre lui « nuisent au travail de Sa Majesté et à la réputation de la famille royale ». « J’ai décidé, comme je l’ai toujours fait, de donner la priorité à mon devoir envers ma famille et mon pays », ajoute-t-il.
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Un prince déchu, rattrapé par ses fréquentations
Âgé de 65 ans, le deuxième fils de la reine Elizabeth II voit ainsi s’achever sa longue chute. Déjà écarté de la vie publique depuis 2019, le prince Andrew perd aujourd’hui ce qui restait de son statut royal, après avoir été impliqué dans le scandale Jeffrey Epstein, du nom du financier américain condamné pour crimes sexuels et retrouvé mort dans sa cellule en 2019.
Les relations du prince avec Epstein et son entourage avaient profondément terni l’image de la couronne britannique. Le duc d’York nie toujours les faits, mais la pression médiatique et politique n’a cessé de croître au fil des années.
Les révélations de Virginia Giuffre ravivent la controverse
Le scandale a ressurgi cette semaine avec la publication d’extraits des mémoires posthumes de Virginia Giuffre, principale accusatrice dans l’affaire Epstein, décédée en avril dernier.
Selon The Guardian, elle y décrit des relations sexuelles non consenties avec le prince Andrew alors qu’elle n’avait que 17 ans. Elle raconte l’avoir rencontré en mars 2001, à Londres, avant une sortie en boîte de nuit. Le récit évoque ensuite deux autres rencontres, à New York et sur l’île privée d’Epstein, dans des contextes qualifiés d’« orgies ».
Ces nouvelles révélations ont plongé la monarchie dans un nouveau tourbillon médiatique, forçant le palais de Buckingham à maintenir le silence officiel tout en soutenant « les décisions personnelles du duc d’York ».
Une monarchie fragilisée
Le départ définitif du prince Andrew marque la fin d’une ère et une tentative de préserver l’image d’une monarchie en crise. Depuis son accession au trône, Charles III tente de réduire la taille et le coût de la famille royale, tout en éloignant les figures controversées.
Le scandale Andrew s’ajoute aux tensions internes déjà provoquées par le départ du prince Harry et de Meghan Markle, accentuant la fragilité d’une institution soumise à une forte pression publique.
« Le roi a privilégié la stabilité de la couronne au détriment du lien fraternel », confie un proche du palais au Times. Une décision politique autant que symbolique, dans une monarchie qui tente d’éviter le naufrage moral.
Un silence chargé de sens
Alors que le Royaume-Uni se divise entre compassion et indignation, le prince Andrew promet de « coopérer avec la justice » et affirme vouloir se consacrer à des actions caritatives. Mais pour beaucoup, le mal est fait.
L’ancien « fils préféré » d’Elizabeth II quitte la scène royale sans honneurs ni réhabilitation, dans un exil discret que même le pardon du roi ne suffira pas à effacer.
Paul Lamier Grandes Lignes












