S’ouvre à Diamniadio, ce 28 mai 2025, une nouvelle session du dialogue national initiée par le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, dans un contexte marqué par tensions politiques et attentes fortes. Voici 8 questions pour en saisir les contours.
1. Pourquoi un nouveau dialogue national ?
Ce dialogue vise à repenser le système politique et électoral du Sénégal. Il s’inscrit dans la volonté du nouveau président de bâtir un consensus national autour des institutions et des règles du jeu politique, alors que son prédécesseur Macky Sall a laissé un paysage marqué par les controverses.
2. Quelles sont les thématiques abordées ?
Parmi les axes de discussion : la réforme du système électoral, le statut de l’opposition, la transparence du financement des partis, la rationalisation du calendrier électoral, le rôle des institutions électorales et la justice électorale.
3. Qui participe au dialogue ?
Outre le président Diomaye Faye, les représentants de partis politiques, de la société civile, des syndicats, des autorités religieuses et coutumières, ainsi que des organisations de jeunes et de femmes sont présents. Cependant, plusieurs figures de l’opposition, notamment issues de l’ancien pouvoir, boycottent l’événement.
4. Pourquoi certains acteurs politiques refusent-ils d’y participer ?
L’APR, le parti de Macky Sall, dénonce un climat de chasse aux sorcières, dans un contexte où plusieurs anciens ministres sont poursuivis par la justice. D’autres figures politiques comme Thierno Alassane Sall jugent le dialogue inopportun ou instrumentalisé.
5. Que dit le gouvernement sur le climat politique actuel ?
Le Premier ministre Ousmane Sonko et le président Diomaye Faye assurent que le pays ne connaît pas de crise politique, insistant sur leur volonté de tourner la page de la « politique politicienne » pour se concentrer sur les réformes institutionnelles.
6. Quelle est la position des autres partis d’opposition ?
Le PDS de Karim Wade a confirmé sa participation. Amadou Ba et Khalifa Sall ont également annoncé leur présence, privilégiant la voie du dialogue, en dépit des tensions actuelles.
7. Quel rôle pour la plateforme Jubbanti ?
Pour favoriser la participation citoyenne, la plateforme numérique Jubbanti permet aux Sénégalais, y compris de la diaspora, d’exprimer leurs opinions. Toutefois, la participation y reste limitée, avec seulement quelques milliers de contributions enregistrées.
8. Le dialogue national peut-il vraiment changer les choses ?
Si les objectifs sont ambitieux, la réussite de ce dialogue dépendra de sa capacité à inclure toutes les forces politiques et sociales, et à déboucher sur des réformes concrètes. Dans un pays marqué par une forte mobilisation citoyenne, les attentes sont élevées.
Alors que les débats s’ouvrent dans une atmosphère de méfiance, entre appels à l’apaisement et mises en accusation spectaculaires, cette session du dialogue national sera jugée non sur sa tenue, mais sur sa capacité à refonder un pacte politique crédible, inclusif et durable pour le Sénégal.
Paul Lamier Grandes Lignes