Une réunion organisée en urgence à la Maison-Blanche après les concessions de Trump à Poutine

Les grandes capitales européennes se sont mobilisées en un temps record. Lundi, sept dirigeants du Vieux Continent ont fait le voyage vers Washington pour accompagner Volodymyr Zelensky lors d’une rencontre organisée à la hâte avec Donald Trump à la Maison-Blanche. Objectif : afficher un front uni face à la Russie, alors que le président américain a laissé entendre qu’un accord de paix pourrait inclure des concessions territoriales de Kiev.

Un haut diplomate européen, cité anonymement, a décrit un climat de « panique » parmi les alliés de l’Ukraine. Selon lui, une telle réunion improvisée n’avait pas été vue depuis la préparation de la guerre en Irak.

Qui sont les dirigeants présents à Washington ?

• Friedrich Merz (Allemagne) : le chancelier, à la tête de la première économie européenne, promet de porter les dépenses militaires à 3,5 % du PIB d’ici 2026. Accueilli chaleureusement par Trump en juin, il tente depuis des mois de convaincre Washington de durcir sa position contre Moscou.
  
• Emmanuel Macron (France) : proche de Trump lors de son premier mandat malgré des divergences sur l’Ukraine, il s’est affiché en février dans une démonstration d’amitié avec le président américain.
  
• Keir Starmer (Royaume-Uni) : le Premier ministre travailliste, idéologiquement éloigné du mouvement MAGA, s’est néanmoins imposé comme un interlocuteur respecté à Washington.
  
• Giorgia Meloni (Italie) : alliée idéologique de Trump, la cheffe du gouvernement italien partage avec lui une ligne dure sur l’immigration et une hostilité aux politiques jugées trop « progressistes ».
  
• Alexander Stubb (Finlande) : voix influente des plus petits États européens, il s’est rapproché personnellement de Trump lors de rencontres informelles, y compris sur un terrain de golf en Floride.
  
• Mark Rutte (OTAN) : nouveau secrétaire général de l’Alliance atlantique, il entretient une relation solide avec Trump, malgré les critiques répétées de ce dernier contre l’OTAN.
  
• Ursula von der Leyen (Commission européenne) : d’abord ignorée par Trump, la présidente de la Commission a finalement su établir un contact, allant jusqu’à conclure un accord commercial avec lui.
  

Un front uni fragile

La présence conjointe de ces dirigeants à Washington illustre la volonté européenne de ne pas être marginalisée dans les négociations. Mais derrière l’affichage d’unité, chacun tente de préserver ses relations bilatérales avec Trump, dont les volte-face diplomatiques entretiennent la confusion.

Paul Lamier Grandes Lignes